Le groupe britannique British Telecommunications (BT) a annoncé jeudi qu'il prenait le contrôle de l'opérateur mobile allemand Viag Interkom en rachetant les 45% détenus par le numéro deux allemand de l'énergie, E.ON pour 6,65 milliards d'euros. Dans un communiqué, BT, qui détenait déjà 45% de Viag Interkom dont il est un partenaire stratégique depuis sa création en 1995 et porte ainsi à 90% sa participation, précise que cette somme est payable à la mi-2001 par le biais d'options exerçables entre janvier et juillet de l'année prochaine. "Ce paiement, combiné aux 2,1 milliards d'euros investis à cette date, portera à 8,8 milliards d'euros l'investissement total de BT dans Viag Interkom pour en détenir 90%", précise le communiqué. De son côté, E.ON a précisé que BT devrait régler la facture de Viag Interkom si l'opérateur allemand obtient une licence de téléphonie mobile de troisième génération (UMTS) en Allemagne. Soit un coût supplémentaire de plus de 8 milliards d'euros.E.ON explique que le prix final de cession de ses parts dépendra du résultat des enchères UMTS. A l'issue du 165ème tour d'enchères, jeudi matin, Viag Interkom avait offert 8,16 milliards d'euros pour deux blocs de fréquences. T-Mobil, filiale de Deutsche Telekom, restait en tête avec 11,88 milliards d'euros offerts pour trois blocs de fréquence. Le total des enchères atteignait 48,75 milliards d'euros. Le rachat de BT pourrait relancer Viag Interkom dans la course aux licences allemandes, aux dépens du consortium Group 3G, qui réunit Telefonica et Sonera, ou d'E-Plus Hutchison, alliance entre KPN, DoCoMo et Hutchison Whampoa. L'opérateur téléphonique norvégien Telenor, qui détient 10% du capital de Viag-Interkom, a donné son accord à l'augmentation de la part de BT avec lequel il a conclu séparément un accord pour lui réserver ses parts s'il décide de les vendre mais il reste pour le moment présent dans Viag Interkom, selon le communiqué de BT. BT souligne qu'il veut renforcer sa position en Allemagne, le plus gros marché des télécommunications en Europe. "Viag Interkom restera une société allemande, avec son siège à Munich", ajoute le groupe britannique. "Viag Interkom est très bien placé comme acteur dynamique de la nouvelle vague sur l'un des marchés européens doté d'une des croissances les plus rapides", a déclaré Peter Bonfield, directeur général de BT, cité par le communiqué. M. Bonfield souligne que BT "démontre que l'Europe est son marché domestique", après la prise de contrôle récente à 100% de l'opérateur néerlandais Telfort ainsi que l'offre sur l'opérateur irlandais Esat, dans le capital duquel est également présent Telenor. Viag Interkom compte actuellement plus de deux millions d'abonnés au téléphone mobile et table sur 3,5 millions d'ici la fin 2000, selon le communiqué de BT. Son service internet Interkom Online compte 590.000 clients actifs. La compagnie a parallèlement plus de 1.500 entreprises clientes. Au 31 décembre 1999, ses actifs nets représentaient 1,7 milliard d'euros. Viag Interkom a enregistré une perte de 817 millions d'euros l'an dernier. Selon la presse, le paiement différé de BT à E.ON vise à permettre au géant allemand de tirer profit de la réforme fiscale du gouvernement du chancelier Gerhard Schroeder, prévue pour entrer en vigueur en 2001 ou au début de 2002. A Londres, l'action BT perdait 4% en milieu de matinée à 790 pence. Le titre est en baisse de plus de 40% sur ses niveaux du début de l'année, les analystes reprochant au groupe son manque de présence paneuropéenne et son endettement.

latribune.fr

20 Oct 2008, 8:46

Partager :