Accor en discussion avec Granada Compass pour le rachat de ses actifs hôteliers

Par latribune.fr  |   |  376  mots
Accor pourrait prochainement reprendre le chemin de la croissance externe après un exercice 1999 déjà marqué par l'acquisition de Red Roof Inns. Le groupe français a en effet confirmé mardi être en contact avec le groupe britannique Granada Compass pour l'acquisition de sa division hôtelière, en précisant que ces contacts étaient à un stade exploratoire. "En ce qui concerne d'éventuelles discussions, il est de notoriété publique que Granada Compass conduit une revue stratégique de sa division hôtelière (...) Dans ce contexte, Accor a des contacts avec Granada Compass, à ce stade effectivement exploratoires et dont l'issue et l'échéance ne sont pas prévisibles", écrit le groupe dans un communiqué. Accor rappelle par ailleurs qu'il a fondé sa stratégie de développement sur un accroissement de son parc hôtelier de 10% par an sans acquisition majeure mais qu'il "n'a jamais exclu une acquisition plus importante (...) si elle était à la fois décisive sur le plan stratégique équilibrée financièrement et relutive". Mardi matin, le quotidien britannique The Guardian avait affirmé que Granada finalisait la cession de ses actifs hôteliers à Accor pour 5 milliards d'euros (3 milliards de livres).Ces informations ont reçu un accueil glacial à la Bourse de Paris, le titre Accor chutant de près de 5% à 44,5 euros à la clôture. Les milieux financiers craignent en effet que cette opération se traduise par une dégradation de la structure de bilan d'un groupe dont l'endettement est déjà élevé. A la fin 1999, le ratio d'endettement net atteignait 77% avant exercice des obligations convertibles. Accor est par ailleurs engagé dans une politique agressive d'investissement dans le but d'accroître son parc hôtelier. Pour le seul exercice 2000, le groupe a ainsi programmé un milliard d'euros d'investissement. "L'agressivité du développement constitue un caractère de risque pour le groupe", soulignait récemment HSBC CCF Securities dans une note relative à la société. Cette stratégie "ne peut pas supporter le moindre ralentissement économique en Europe comme aux USA", poursuivait la bureau d'analyse en précisant qu'Accor "évolue sur des métiers à coûts fixes élevés", où "tout effet de massue opérationnel à court terme serait très pénalisant sur le cash flow du groupe".