Danone vend son activité bière à Scottish & Newcastle

Le groupe agro-alimentaire Danone a annoncé lundi la fusion de la plus grande partie de ses activités dans la bière, dont Kronenbourg, avec celles du groupe britannique Scottish and Newcastle. Le Français gardera 25% du nouvel ensemble et disposera d'une option de vendre cette part sous trois ans. Les activités concernées sont en France les brasseries Kronenbourg, les brasseries Alken Maes en Belgique et sa part de 24% de Birra Peroni Spa en Italie. Les activités brassicoles en Chine et la participation d'un tiers dans le groupe espagnol Mahou auquel il aura revendu sa part de 69% dans le brasseur espagnol San Miguel ne sont toutefois pas incluses dans le contrat. Le nouvel ensemble, sous réserve des autorisations nécessaires, se situera au deuxième rang des brasseurs en Europe occidentale, estime Danone dans un communiqué, le premier brasseur européen restant Heineken. La nouvelle entité, dont la direction sera assurée par Scottish and Newcastle, produira quelque 29 millions d'hectolitres de bière et réaliserait près de 30 milliards de francs (4,57 milliards d'euros) de chiffre d'affaires annuel, Kronenbourg et Alken Maes devant réaliser en 2000 un chiffre d'affaires total de 7,5 milliards d'euros (1,14 milliard d'euros). Selon les termes du protocole d'accord signé entre les deux parties, Danone devrait recevoir un montant initial de 5 milliards de francs (760 millions d'euros), dont un milliard de francs en actions Scottish and Newcastle, en contrepartie de son apport. La participation de 25% conservée par Danone pourrait être cédée au britannique en tout ou partie à son initiative pendant une période de trois ans pour un prix minimum de 13 milliards de francs (1,98 milliard d'euros), valorisant l'ensemble apporté à 18 milliards de francs (2,74 milliards d'euros), a précisé le groupe agro-alimentaire. Ce désengagement progressif du secteur de la bière n'entraînera "pas de dilution du résultat et de la marge opérationnelle à court terme ", a assuré lundi la direction du groupe. Applaudissements mesurés à la Bourse de Paris, où, deux heures après l'ouverture, l'action Danone gagne seulement 1,87% à 218 euros. Mais cette décision de se délester de l'activité bière, considérée comme non stratégique par le PDG Franck Riboud, était attendue par les marchés. Pour preuve, le titre Danone qui avait touché un plus bas de 180 euros il y a quelques jours, s'est apprécié de 20% environ au cours des dernières séances. Les investisseurs saluent un recentrage sur trois métiers : les produits laitiers frais, l'eau embouteillée - suite à l'acquisition en janvier de l'américain Mac Kesson - et les biscuits. Pour la société de Bourse Wargny, ce recentrage porte ses fruits puisque entre 1997 et 1999, " le chiffre d'affaires n'a baissé que de 3,3% (...) et la marge d'exploitation s'est inscrite en forte hausse, passant de 9% en 1997 à 10,5% en 1999. " Si " certains éléments comme le phénomène de concentration de la grande distribution et le développement de la part du chiffre d'affaires à l'international sont susceptibles de peser sur l'évolution des marges ", la société de Bourse se montre confiante dans la capacité de Danone à relever ces défis et à augmenter ses marges à moyen terme, en raison des plans de réductions des coûts et surtout, du renforcement de la position concurrentielle de Danone sur ses marchés cibles.
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