Pour les analystes de la banque d'investissement américaine Morgan Stanley Dean Witter (MSDW), la cause est entendue : La perspective d'une poursuite du reserrement de sa politique monétaire par la Réserve Fédérale va se traduire par un ralentissement de l'économie et un affaiblissement du dollar. Deux conséquences qui pèseront sur les marchés actions et en particulier sur le Nasdaq.Pour Stephen Roach, l'économiste de MSDW, malgré six relèvements des taux directeurs d'un total de 1,75%, la Fed va poursuivre encore le mouvement afin de ramener la croissance sur un rythme annuel de 2,5%. Les marchés tablent sur un objectif de croissance plus élevé entre 3 et 3,5%... Par ailleurs, avec un taux des fed funds à 6,5% et un taux d'inflation de 3% en rythme annuel, le taux réel ressort à 3,5%, un niveau qui est encore loin d'être dissuasif.Dans ce contexte, Byron Wien, en charge de la stratégie d'investissement sur le marché américain, souligne que, d'un point de vue technique, le Nasdaq est actuellement à la recherche d'une zone de support autour des 3.500 points. "Tout le monde espère que ce seuil tiendra. Je pense qu'il y un risque important de décrochage dans la zone des 2.500-3.000 points. Et le Nasdaq emportera nombre de valeurs de l'ancienne économie dans sa glissade, en particulier celles qui ont bien performé au cours des dernières semaines". Par ailleurs, Byron Wien souligne que les investisseurs institutionnels sont encore très investis en valeurs TMT (Technologies, media, telecom) et vont devoir s'alléger.Barton Biggs, le stratégiste en chef de MSDW, partage largement ce point de vue. Il souligne que le Nasdaq n'est pas parvenu au cours des dernières semaines à se reprendre et que ses tentatives de repartir à la hausse se sont soldées par des échecs, la tendance de fond étant à la baisse. De plus, un nombre encore faible mais croissant d'entreprises du secteur des technologies et des telecom ont publiés des résultats trimestriels inférieurs aux attentes et même celles qui ont fait mieux que les estimations ont subi d'importants dégagements. Pour lui, les marchés américains sont clairement entrés dans une phase baissière. Il recommande d'alléger fortement les positions sur les valeurs technologiques en faveur de secteurs défensifs comme l'énergie ou les pharmaceutiques. Sans oublier les liquidités qui lui apparaissent comme la plus sûre des classes d'actifs en ce moment...

latribune.fr

20 Oct 2008, 10:24

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