L’euro remonte au-dessus de la parité face au dollar

Par latribune.fr  |   |  574  mots
Après un week-end prolongé pour cause de " President's Day " et une fin de semaine boursière agitée, les investisseurs restent sceptiques sur les pespectives de Wall Street à court terme. Une perspective qui a suffi à l'euro, de retour au-dessus de la parité vis-à-vis du dollar après un renchérissement de 1,3 %, ce matin, pour s'accorder les faveurs des investisseurs. Et l'ouverture en légère hausse des principales Places outre-Atlantique, aujourd'hui, n'y change rien.Au coeur des préoccupations des marchés, la correction de la Bourse américaine, latente depuis le début de l'année pour les valeurs de la " vielle économie ", comme en témoigne le repli de plus de 11 % du Dow Jones en sept semaines, tend à s'élargir aux valeurs de croissance, avec une baisse de plus de 3 % du Nasdaq, vendredi en clôture. S'il est trop tôt pour présumer de l'ampleur de cette correction, " l'accroissement de la volatilité des actions américaines n'est pas surprenante au regard de valorisations atteintes, souvent très élevées, du ton ferme du président de la Fed, Alan Greenspan, devant le Congrès américain, et de la vulnérabilité du marché obligataire ", constatent les économistes d'ING Barings. Et ce sont justement les obligations qui ont bénéficier en premier lieu des arbitrages des investisseurs, inquiets de la direction à court terme de Wall Street.D'où une poursuite de la détente des taux à long terme. Le rendement du titre d'Etat américain à 10 ans s'est détendu d'un quart de point à 6,43 % depuis la fin de la semaine dernière, réduisant à 104 points de base (pb) l'écart de taux à 10 ans entre les Etats-Unis et l'Europe, contre 117 pb, vendredi soir. D'où l'attrait croissant des titres libellés en euros vis-à-vis de leurs homologues outre-Atlantique. Attrait d'autant plus vif que les anticipations de resserrement des conditions monétaires de la part de la Banque centrale européenne ont alimenté une hausse significative des taux courts anticipés. Le taux du contrat à terme Euribor d'échéance 3 mois a en effet augmenté de plus de 12 pb en deux séances, pour osciller au-dessus de 3,61 %. De quoi redonner des couleurs à la devise européenne.Par ailleurs, après plusieurs mois de satisfecit sur " le potentiel d'appréciation " de l'euro, la BCE durcit le ton. Les membres de l'institut d'émission Klaus Liebscher et Otmar Issing se sont tous deux faits les avocats d'un euro fort, intensifiant les perspectives, sinon d'intervention pure et simple sur le marché des changes, au mois d'un resserrement des conditions monétaires.Et les prémices d'une réappréciation de la devise de la zone ont fait boule de neige. Techniquement, le dépassement de la parité a en effet précipité les rachats de positions courtes en euros, en précipitant le rattrapage.Pour autant, tout n'est pas encore gagné, pour la BCE. Wall Street bénéficie toujours de perspectives de bénéfices encourageantes, cette année, notamment pour les valeurs des secteurs traditionnels, durement sanctionnées depuis le début de l'année. Enfin, le récent arbitrage des investisseurs en faveur des obligations masque un climat encore délétère sur les marchés de taux, alimenté par les incertitudes sur le calendrier des tours de vis des banques centrales de part et d'autre de l'Atlantique. L'ouverture de la Bourse américaine, cet après-midi, en donnera un avant-goût.