Le point sur... les warrants

Si le récent rally des valeurs médias et technologiques a enrichi les détenteurs de call warrants adossés à des titres de ces secteurs, il en a provisoirement appauvri le gisement de produits à effet de levier. Les exemples abondent.Le plus récent en date touche la valeur Lagardère, adossée à de nombreux call warrants. Alors que le titre a gagné 53 % à 83 euros depuis le premier janvier, le prix d'exercice le plus élevé disponible sur le marché est 65 euros, avec une sensibilité (delta) de 76 %. On est loin d'un effet de levier optimal.D'où un repli de l'activité sur plusieurs call warrants adossés à certains titres des technologies et des médias, alors que selon un émetteur, les transactions sont les plus nombreuses lorsque le delta avoisine 50 % à 60 %. Ainsi, l'attrait des call warrants disparaît progressivement au moment même où l'intensification du rally du titre augmente l'intérêt pour les options d'achat.En ligne de mire, la lenteur des procédures d'admission des warrants à la cote. Après le délai réglementaire de trois jours au cours desquels les sociétés cotées peuvent poser leur veto à une émission, la COB dispose de trois semaines pour donner son aval. Du fait de ce délai, des trois call warrants émis lundi par le Crédit Lyonnais sur Canal +, un est d'ores et déjà dans la monnaie (le prix d'exercice est 150 euros contre un cours actuel de 174 euros) et l'autre est en passe de l'être (prix d'exercice de 175 euros).Par ailleurs, certaines sociétés cotées rechignent toujours à accorder leur autorisation pour émettre des warrants. Si la cotation de put warrants est encore refusée par des entreprises qui y voient une connotation négative pour leur image, des call warrants sont rejetés pour d'autres raisons. " Certaines entreprises n'acceptent pas qu'une banque puisse faire de l'argent sur leur dos. D'autres ont par le passé autorisé de larges émissions de call warrants, dont les opérations de couverture des émetteurs ont mécaniquement pesé sur le cours des sous-jacents, constate un professionnel. Ces sociétés n'autorisent aujourd'hui les émissions qu'avec parcimonie, maintenant à la cote des call warrants peu adaptés et empêchant leur renouvellement avec des strikes plus élevés ".Si le rally de la Bourse de Paris rend moins attrayants certains call warrants dont les prix d'exercice sont dépassés, certains secteurs aujourd'hui très à la mode sur le marché des sous-jacents restent malgré tout épargnés. Les call warrants adossés au spécialiste franco-italien des semi-conducteurs STMicroelctronics, dont les deltas varient entre 80 % et 100 %, restent parmi les plus traités des produits émis par le Crédit Lyonnais. L'attrait du secteur prime dès lors sur la faiblesse de l'effet de levier.Cette mauvaise adaptation momentanée de l'offre due à des circonstances exceptionnelles de marché touche cependant à sa fin. Depuis le rally des valeurs technologiques et médias, les principaux émetteurs accélèrent leurs programmes d'émissions et en révisent les procédures. Citibank et le Crédit lyonnais ont dernièrement émis plusieurs nouveaux warrants adossés à des titres de ce secteur, tandis que la Société générale continue de revoir sa gamme. Et pour éviter de faire face au même problème que précédemment, les établissements s'adaptent à la nouvelle donne. " Nos call warrants sont généralement émis par tranches de trois titres. Tandis que le strike le plus élevé de ces trois options était jusqu'à présent calculé 30 % au-dessus du dernier cours du sous-jacent, nous avons révisé ce ratio à 40 %, afin de palier à une violente hausse des cours ", indique Caroline Mercy, responsable marketing sur les produits dérivés actions à la Société générale. De quoi voir venir le prochain rally avec plus de sérénité.
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