Le point sur ... les small caps

S'il fallait une preuve de plus que les investisseurs sont désormais convertis à l'Internet, en voilà une : la capitalisation boursière des entreprises cotées au Nouveau Marché a doublé en deux mois. A la fin du mois de novembre, les sociétés du Nouveau Marché pesaient " seulement " 10 milliards d'euros. En fin de semaine dernière, leur capitalisation atteignait 21,6 milliards d'euros. Une performance que même le Nasdaq d'outre-Atlantique doit nous envier. En outre, pour mémoire et pour donner l'ampleur du phénomène qui secoue la Bourse de Paris depuis le début de l'année, l'indice du marché des valeurs de croissance françaises surperforme largement le CAC 40. L'indice du Nouveau Marché s'est apprécié de 51% environ, contre 5% pour l'indice des 40 valeurs vedettes parisiennes A se demander qui sont vraiment les vedettes. Surtout quand on voit le succès des dernières introductions : +150% pour Artprice.com, et +220% pour Netvalue après quelques séances de cotation. L'explication avancée est que le Nouveau Marché est le seul compartiment de la Bourse de Paris à comporter des " pure players " de l'Internet, des entreprises dont la totalité de l'activité est liée au web. Ce sont elles qui recèlent le plus de croissance. " Mieux vaut acheter Bourse Directe que le CCF " déclarait récemment un gérant. Le même raisonnement est aussi applicable en ce qui concerne Cap Gemini et Fi System. Mais se pose alors le problème du choix pour l'investisseur. Car les valeurs Internet ne sont pas encore monnaie courante en France. Les opérateurs se ruent alors sur les quelques actions à la mode, ce qui provoque un " effet d'entonnoir ". La hausse est alors plus technique que fondamentale et on arrive à des résultats pour le moins étonnants. Netvalue, entreprise qui mesure l'audience des sites web, emploie 25 personnes et a réalisé un chiffre d'affaires de 2,6 millions de francs en 1999, est valorisée 4 milliards de francs aujourd'hui. Artprice.com, dont l'activité consiste à publier des informations concernant le marché de l'art, pèse 300 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires estimé en 2000 de ... 5,2 millions d'euros. Les gérants de CCR Actions écrivent ainsi ironiquement dans leur lettre du mois de février " qu'avec une telle valorisation, il faut vraiment être positif... " Les poids lourds de l'indice du Nouveau Marché n'ont pas démérité non plus depuis le début de l'année. Les deux valeurs les plus importantes de l'indice - Avenir Telecom et Wavecom - se sont appréciées de plus de 30% chacune en cinq semaines. Les SSII telles que Valtech ou Europstat sont aussi en tête du classement avec des hausses souvent supérieures à 100%. A côté, les valeurs du Second Marché font pâle figure. L'indice n'a gagné que 12% depuis le 1er janvier 2000. Bien sûr, c'est toujours mieux que le CAC 40 diront les optimistes, mais c'est moins d'un quart de la performance du Nouveau Marché, remarqueront les autres. Tout simplement parce que l'indice du Second Marché contient moins de valeurs à connotation technologique. Les quelques valeurs hi-tech se sont envolées, à l'image de Jet Multimedia (+80% environ) ou Lectra Systèmes (+60% environ). Mais elles restent une exception. Pourtant, tout n'est pas désespérant pour les valeurs industrielles. Si ces dernières enregistrent des performances très en deçà des technologiques, certaines sortent leur épingle du jeu. C'est le cas notamment de Pinguely-Haulotte, le constructeur de nacelles élévatrices (+130% depuis le début de l'année), de Séché Environnement (+60%) ou de Manitou (+55%). D'autant plus que le Second Marché " possède un potentiel d'appréciation " pour paraphraser les responsables de la BCE quand ils parlent de l'euro : son PER 2000 est de 15 alors que celui du CAC 40 est de 26.
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