Les tensions sur les marchés obligataires précipitent la correction des Bourses mondiales

La contagion de la fébrilité sur les marchés obligataires à l'ensemble des Bourses mondiales s'intensifie. Aujourd'hui, aucun marché d'actions n'échappe au vaste mouvement de correction en cours.Car si l'absence de bogue lors du passage en 2000 a paru dans un premier temps profiter aux valeurs technologiques et en particulier informatiques, comme Cap Gemini, une deuxième incidence du passage sans encombre au nouveau millénaire a largement compensé ce premier rebond : l'absence de tumulte sur les marchés financiers permet aux banques centrales de cantonner leurs politiques monétaires à leur objectif de base, le contrôle des pressions inflationnistes. D'où une exacerbation des anticipations de hausses de taux et de larges ponctions de liquidités attendues sur les marchés interbancaires, avec, en corollaire, une forte tension des rendements à long terme.Le taux du titre d'Etat allemand (Bund) à 10 ans, référence de la zone euro, s'est tendu à 5,48 %, soit son plus haut niveau depûis plus de deux ans, contre moins de 5,35 % deux jours plus tôt. Et cette désaffection pour les obligations a également été marquée sur le marché primaire. Sur les 9 milliards de Bunds à 10 ans que la Bundesbank a proposé aux investisseurs lors son opération habituelle d'adjudication, tous les titres n'ont pas trouvé preneurs.Même schéma aux Etats-Unis, où le rendement du titre d'Etat à 30 ans oscille autour de 6,6 %. Car en plus des drainage de liquidités de la part de la réserve fédérale, le climat sur les marchés de taux américains a par ailleurs été malmené par l'annonce d'une hausse de 1,2 % en novembre des commandes manufacturières aux Etats-Unis, alors que l'indice NAPM non manufacturier des directeurs d'achat est resté satble à 55,5.Résultat, l'ensemble des Bourses des pays développés se replie fortement. Après avoir presque doublé l'année dernière, Le Nasdaq a perdu 5,55% à 3.901,69 points hier en clôture et 2 % mercredi à 17 heures 30 heures de Paris, pour atteindre 3.824 points. Pourtant plus corrélé à des secteurs dits " traditionnels ", l'indice Dow Jones a baissé de 3,17 % hier en clôture pour passer sous la barre de 11.000 points à 10.997,93, niveau autour duquel il oscille encore aujourd'hui. Même au Japon, où les taux d'intérêt restent limités autour de 1,7 % en dépit de l'ampleur des déficits publics, le Nikkei s'est replié de 2,66 % à 18.497,8 points.Enfin, en Europe, la chute des titres les plus sensibles aux taux d'intérêts, comme les valeurs de croissance ou les financières, a engendré une nouvelle baisse des Bourses en ouverture, pour la troisième séance consécutive.La Bourse de Paris a clos la séance sur un repli de 3,39 % selon l'indice CAC 40 à 5.479,7 points, amenant à 8,03 % son déclin en trois séances. La Bourse de Francfort a de son côté limité les pertes, aidée par le plus grand poids des valeurs industrielles, moins sensible aux taus d'intérêts, dans sa capitalisation et par la moindre ampleur de son rally, l'année dernière. Après avoir débuté la séance de mercredi en très légère baisse (-0,02%), l'indice des trente valeurs vedettes X-DAX s'est replié de 1 % à 6.521,4 points.Le palmarès des performances depuis le début de l'année est l'inverse de celui des trois derniers mois de 1999, avec les anciennes vedettes aujourd'hui en queue de peloton. A 10 heures 30, Canal + a perdu plus de 15 % à 122 euros depuis lundi, tandis que LVMH et STMicroelectronics lâchaient respectivement 12,4 % et 9,7 % à 390 et 138 euros. En Allemagne, après avoir salué l'absence de bogue, les investisseurs ont lourdement sanctionné le leader de l'édition de progiciels de gestion intégrés SAP, dont le titre ,en hausse de 50 % en décembre, baisse de 7,7 % à 435 euros ce matin en séance.Les bancaires ne sont pas non plus à la fête. A Paris, seul le CCF ne sombre pas dans le rouge, soutenu par les déclarations d'ING, toujours à l'affût de la moindre opportunité pour approcher sa proie.Reste que pour ample que soient les prises de bénéfices sur les Bourses européennes, l'euro reprend peu à peu des couleurs. L'importance du poids de la capitalisation boursière sur le PIB américain rend le dollar beaucoup plus corrélé à l'évolution de Wall Street que l'euro ne l'est vis-à-vis des marchés d'actions du Vieux continent. Résultat, la devise européenne s'est reprise autour de 1,036 dollar, contre 1,029 la veille et à peine plus de la parité à la fin du mois dernier.
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