Les analystes attendent un rebond d'Accor en 2000

C'est une des déceptions boursières de l'année passée. Le groupe hôtelier Accor a en effet largement sous-performé le CAC 40 en 1999. Pourtant, le groupe a mené une ambitieuse politique de croissance externe. La publication de son chiffre d'affaires 1999 ce soir, après la clôture de la Bourse de Paris est donc très attendue. L'entreprise dirigée par Jean-Marc Espalioux, s'est développée aux Etats-Unis au printemps 1999, en achetant une chaîne hôtelière américaine, Red Roof, pour 1,1 milliard de dollars. Cette acquisition, plombant son endettement puisque celui-ci dépassait les fonds propres de la société, a due être suivie de cessions. Accor a vendu en fin d'année dernière les murs de 145 hôtels aux Etats-Unis, ce qui lui a rapporté 500 millions de dollars. Les cessions de murs sont monnaie courante chez Accor qui ne possède que 38% environ des murs de ses hôtels. Déjà en 1998, la vente des murs d'une autre chaîne hôtelière américaine, Motel 6, lui avait rapporté 5,37 milliards de francs. Autre vente qui a permis au groupe de retrouver une marge de manœuvre financière, la cession de 50% du capital d'Europcar, le loueur de voitures. Cette opération a rapporté 1,34 milliard de francs d'argent frais à Accor. Son taux d'endettement s'élève désormais à 95% des fonds propres environ. 1999 a donc été une année charnière pour le groupe qui a pu se recentrer sur ses deux activités phares, l'hôtellerie et les titres de services. Les analystes applaudissent la stratégie d'Accor, notant aussi, comme le font les experts de Merrill Lynch, que la société doit profiter de " l'accélération de la croissance économique en Europe continentale ". De plus, la diversification géographique " dilue son exposition aux risques de retournement du cycle hôtelier ". Ainsi, les spécialistes de la banque d'affaires américaine tablent sur une croissance de 17% des bénéfices par action au cours des trois prochaines années. Le chiffre d'affaires 1999 devrait atteindre 5,960 milliards d'euros selon Merrill Lynch. Quant au résultat net part du groupe, il devrait s'élever à 657 millions d'euros. Dans ce contexte, la baisse de l'action depuis le début de l'année ne trouve pas son explication dans l'évolution des fondamentaux du groupe, mais vient plutôt de facteurs techniques. Le titre a baissé de 14% depuis le 1er janvier 2000 en raison de la vente par certains gérants de titres provenant de l'obligation convertible arrivée à échéance en début d'année. Selon Accor, près de 2 millions de titres n'avaient pas été convertis au 31 décembre 1999, ce qui donne un potentiel de 11,44 millions d'actions nouvelles en cas de conversion, soit 6% du capital environ.
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