Achat d'actions à crédit : La Banque de France promet d'être vigilante

Si la banque de France se félicite de la hausse de nombre d'actionnaires individuels, elle estime aussi que la banalisation de ce type de placement appelle un renforcement de la sécurité des opérations, en particulier celles fondées sur le crédit pour l'achat de titres. Dans son bulletin mensuel de juillet, la Banque centrale rappelle les résultats d'une enquête réalisée pour son compte et celui de ParisBourse par la Sofres, et selon lesquels 5,6 millions de Français possédaient des actions en mai 2000, contre 5,2 millions en 1999. Un engouement qui s'explique notamment par le succès de l'internet et du courtage en ligne. Les tourmentes boursières du premier semestre 2000, avec notamment un recul des valeurs de la nouvelle économie, "n'ont pas remis en cause l'intérêt des investisseurs pour les placements en actions", relève-t-elle. Devant cet engouement, la Banque de France et la Commission bancaire (organisme de tutelle des banques) entendent être "très attentives" au développement attendu des crédits aux particuliers pour l'achat d'actions. Les achats d'actions à crédit doivent être surveillés en raison des risques qu'ils comportent pour les intermédiaires, "puisque les actifs sous-jacents (les actions) sont par nature très volatils", souligne la banque centrale. Aux Etats-Unis, la formule est très en vogue, puisque ce type d'emprunts représente 5% des montants globaux de crédit, souligne la banque centrale. Outre les prêts à court terme accordés par les banques pour les achats d'actions, de nouveaux mécanismes de crédit vont voir le jour en France. Ainsi le Système à règlement différé (SRD) doit être créé à la rentrée. Payant pour les actionnaires, il permettra le réglement différé des achats d'actions. Mais le système sera entouré de garde-fous. Les règles en cours d'élaboration au Conseil des marchés financiers (CMF) imposeront une couverture minimale à l'avance consentie par les professionnels, souligne la Banque de France. Le SRD sera d'ailleurs réservé aux seuls titres les plus liquides de la cote. D'autres formes de crédit, à l'américaine, seront aussi probablement mises en place sous l'impulsion du système bancaire, notamment les "comptes de marges", comptes d'avances garantis par des titres. Les modalités de fonctionnement de ces comptes doivent aussi être encadrées, souligne la Banque de France. Ces systèmes de crédit vont remplacer le marché à règlement mensuel, spécificité française qui va disparaître fin septembre, dans le cadre de l'harmonisation européenne. Ce système accordait un crédit gratuit, puisque les titres étaient achetés en cours du mois et réglés seulement à la fin.
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