Clôture : le CAC 40 chute de 2,35%

La Bourse de Paris termine la séance de jeudi sur un recul de 2,35% à 6.254,77 points, dans un volume de 5,5 milliards d'euros sur le RM, minée par un important courant vendeur sur France Télécom et Alcatel. "Le marché est très fragile. Les gens préfèrent se placer sur les valeurs défensives, aux dépens de fortes valorisations telles que France Télécom et Alcatel", expliquait ce matin un vendeur. Au lendemain du redressement du Nasdaq en fin de séance, le CAC40 a ouvert sur sur une note étroitement irrégulière, dans un marché de plus en plus nerveux face à la flambée du brut et la baisse de l'euro d'une part, et les statistiques décevantes en provenance de l'Allemagne (indice Ifo du climat des affaires) et de l'Italie (production industrielle) d'autre part. L'indice parisien a cédé résolument à la baisse en début d'après-midi, enfonçant son important niveau de résistance à 6.268 calculé par les analystes techniques. Même tendance sur le Nouveau Marché, dont l'indice perd 3,93% à 4.349,89 points. Certains intervenants espèrent que les membres du G7, qui se réuniront cette fin de semaine à Prague, obtiendront de la part de l'Opep une nouvelle hausse des quotas de production de pétrole. La France va d'ailleurs proposer que les Etats-Unis et l'Union européenne organisent une rencontre informelle avec les membres du cartel pétrolier, avant leur sommet de la semaine prochaine à Caracas. Bruxelles et Zurich exceptées, les autres bourses européennes sont en baisse, tirés vers le bas par les pétrolières et télécoms, l'EuroStoxx50 reculant de 2,33% à 4.933,52 points. Les valeurs allemandes, qui se sont traitées en séance à leurs plus bas de huit mois, perdent 1,83% en fin de journée, tandis que la Bourse de Londres recule de 1,11% après être tombée à un plus bas de 16 semaines en matinée. Outre-Atlantique, le Nasdaq s'inscrit en baisse de 0,70 % alors que le DJIA progresse légèrement de 0,35% à la clôture de la Bourse de Paris. Au lendemain de la parution plutôt rassurante du Livre Beige de la Fed, les investisseurs sont à nouveau inquiétés par d'éventuelles tensions inflationnistes sur les salaires : pour la 1ère fois depuis plusieurs semaines, le nombre des demandes hebdomadaires d'emplois a été inférieur aux prévisions. Ce risque de nouvelles tensions sur le marché du travail s'ajoutent aux inquiétudes liées aux profit warnings des sociétés, à la flambée des prix du pétrole et à la baisse de l'euro. Dans l'attente de la réunion du G7, l'euro reste stable au-dessus de ses niveaux planchers. La monnaie unique a été jusqu'à se négocier à 85,50 cents, soit 1 cent de plus que son plus bas historique touché mercredi, avant de retomber autour de 85,25 cents, les marchés doutant d'une éventuelle intervention sur l'euro. Contre le yen, l'euro a fait une brève apparition au-dessus des 91 yens avant d'osciller autour de 90,60. L'annonce d'un ralentissement de l'activité économique au Japon en juillet a permis au dollar de se maintenir stable face à la devise nippone à environ 106,50 yens. Le candidat à l'élection présidentielle américaine Al Gore a demandé au président Bill Clinton de ponctionner les réserves stratégiques des Etats-Unis , afin de contribuer à stabiliser les prix. Le cours du brut a perdu près d'un dollar à l'annonce de cette nouvelle, ce qui a par ailleurs soutenu l'euro. VALEURS DU JOUR A PARIS Cours vers 17h30 La plupart des valeurs sont à la baisse, on ne compte qu'une vingtaine de titres en hausse. Les valeurs télécoms, les équipementiers en tête, poursuivent leur glissade, pesant lourdement sur la cote. SAGEM cède 5,90% à 257 euros, ALCATEL 4,31% à 79,90 euros (dans un fort volume : 9,6 M d'actions), NOKIA 3,98% à 48,30 euros, ERICSSON 5,27% à 20,14 euros. FRANCE TELECOM perd pour sa part 3,73% à 116 euros, dans le sillage de l'américain Sprint qui a émis un "profit warning" sur ses résultats du 3ème trimestre. France Télécom détient une participation de 10% dans l'opérateur américain, qu'il a prévu de céder pour financer sa croissance externe. Par ailleurs, l'opérateur français est également affecté par une révision à la baisse de l'objectif de cours de Lehman Brothers (passé de 165 à 140 euros) et par un modeste 135 euros fixé par Schroder Salomon Smith Barney. BOUYGUES perd pour sa part 1,68% à 61,50 euros après une incursion dans le vert à la mi-journée. Parmi les valeurs internet, TRADER.COM se reprend et gagne 1,48% à 12,99 euros après les déclarations de son directeur financier, François Jallot, pour qui la société devrait dégager ses premiers bénéfices d'ici fin 2001, une fois passée la phase d'investissements importants dans le domaine de l'internet. Le titre restait à l'équilibre ce matin après l'annonce d'une aggravation de sa perte nette au 1er semestre, à 69,4 M d'euros, contre 17,2 M il y a un an. En revanche, WANADOO, qui a touché en séance un nouveau plus bas de l'année de 17 euros, perd 3,60% à 17,40 euros. Pour la société de Bourse Aurel Leven, "le titre est actuellement victime d'un effet de rattrapage sur le secteur qui ne semble pas justifié". Son concurrent LIBERTY SURF chute de 5,96% à 26,80 euros. Les valeurs aurifères sont également mal orientées : GOLD FIELDS signe la plus forte baisse du RM en chutant de 7,69% à 3,60 euros, DE BEERS abandonne 6,97% à 28,30 euros, ECHO BAY MINES 4,17% à 0,92 euros, RIO TINTO 3,13% à 17,01 euros et PLACER DOME 3,30% à 10,25 euros. Jeudi, plusieurs valeurs ont touché leur plus bas de l'année : NRJ GROUPE (-2,99% à 45,11 euros), GROUPE ANDRE (3,17% à 122 euros), RHODIA (2,33% à 13,43 euros), USINOR (-4,57% à 10,45 euros) et BULL (-3,56% à 6,51 euros). Les valeurs publicitaires HAVAS ADVERTISING (-4,25% à 19,82 euros) et PUBLICIS (-2,86% à 40,80 euros) reculent dans le sillage de la chute des deux grandes valeurs américaines du secteur, Interpublic et Omnicom. A contre-courant de la tendance, SOMMER-ALLIBERT poursuit sa reprise et s'inscrit en tête des plus fortes hausses du RM en s'adjugeant 5,63% à 45,95 euros. CREDIT LYONNAIS est une des rares valeurs du CAC 40 en hausse (+0,19% à 41,98 euros). Le président du directoire d'Axa a déclaré qu'il n'accepterait la prolongation du GAP de la banque qu'en échange de "contreparties réelles et immédiates". Parmi les autres valeurs du CAC 40, AGF et AXA, qui ont annoncé leurs résultats semestriels, évoluent en sens opposé. AGF s'adjuge 1,12% à 54,20 euros après la publication d'un bénéfice net semestriel en hausse de 45,1% et une prévision de hausse très significative du résultat 2000. Selon certains analystes, le titre reste le moins cher au niveau européen. La société annonce, par ailleurs, avoir engagé des négociations exclusives avec le groupe Hartford International Financial Services pour acquérir la totalité du capital de sa filiale néerlandaise Zwolsche Algemene. AXA perd pour sa part, 5,51% à 149,10 euros. Ses résultats ont déçu les analystes : le bénéfice net semestriel s'inscrivant en hausse de 3,3%. CNP chute pour sa part de 4,11% à 33,80 euros. KBC Securities abaisse sa recommandation sur le titre à "alléger" contre "accumuler" en raison du manque de visibilité sur le titre et l'absence d'accord à ce jour avec les Caisses d'Epargne pour la distribution de ses produits. NATEXIS BANQUE POPULAIRES, qui a également publié ses résultats semestriels, abandonne 3,50% à 86,75 euros. La banque table sur une croissance d'au moins 30% sur l'année. Par ailleurs, Natexis prévoit d'augmenter son capital d'environ 10% d'ici la fin de l'année afin notamment de doubler son flottant, d'après des déclarations jeudi de son président Philippe Dupont. Ont également publié leurs résultats semestriels, LAPEYRE (-6,86% à 55 euros) qui confirme le recul de 2,4% de son résultat net à 31,3 M d'euros au 1er semestre et GUYENNE &GASCOGNE (-0,16% à 90,95 euros).
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