Le secteur des travaux publics en vedette à la Bourse de Paris

Le secteur des travaux publics, peu en grâce depuis le début de l'année à la Bourse de Paris, faisait mercredi figure de vedette dans un marché particulièrement calme. Elément déclencheur de ce regain d'intérêt, le groupe Bouygues a lancé une OPE simplifiée sur sa filiale Colas, numéro un mondial de la route, dont il détient actuellement 56,82 % du capital et 68,66 % des droits de vote. Cette opération porte sur la totalité du capital restant de la société. Le groupe de BTP et de communication veut ainsi parachever l'intégration de sa filiale construction qui détient les affaires de BTP.Cette opération a été bien accueillie par les analystes. Bouygues deviendrait en effet l'actionnaire unique d'une entreprise florissante. Pratiquement pas endetté, le groupe Colas a réalisé en 1999 un bénéfice net de 106 millions d'euros, en hausse de 39 %, pour un chiffre d'affaires de 5,4 milliards d'euros (+ 21%). Ses performances financières sont très supérieures à celles de Bouygues, dont les résultats sont lestés par le coût des investissements dans la téléphonie, et qui a réalisé l'an dernier un bénéfice net part du groupe de 62 millions d'euros. Cette opération aura donc un impact relutif pour les actionnaires de Bouygues, et présentera également l'avantage d'accroître de 3,6 milliards de francs les fonds propres du leader français du BTP. De leur côté, les actionnaires de Colas devraient y trouver leur avantage. L'échange proposé est d'une action Bouygues contre une action Colas, parité qui fait ressortir une prime de 39 % par rapport au cours de Colas hier matin et de 51 % par rapport à la moyenne des cours depuis le début de l'année. En outre, l'action Bouygues offre un marché plus large et plus liquide et bénéficie d'un attrait spéculatif lié à la possible cession de l'activité de téléphonie mobile du groupe.Sur le marché parisien, l'action Bouygues abandonnait toutefois près de 3% à 70,15 euros, après avoir progressé de 2,55% la veille. Une nouvelle augmentation de capital est en effet rendue nécessaire par l'acquisition des intérêts minoritaires de Colas, alors même que le groupe a annoncé le 20 juin dernier qu'il allait procéder à une augmentation de capital de 2,29 milliards pour financer l'acquisition d'une licence UMTS. Depuis le début de l'année, la société a vu sa valorisation croître de 11%, mais reste en retrait de près de 30% par rapport à son sommet du début du mois de mars. Les inquiétudes liées au financement de la téléphonie mobile de troisième génération ont en effet pesé sur le titre, comme sur ceux de Vivendi ou de France Télécom.Les autres valeurs du secteur des travaux publics étaient par contre très recherchées mercredi à la Bourse de Paris, bénéficiant par contagion de la parité proposée par Bouygues pour l'acquisition de Colas. Groupe GTM gagnait notamment 4,82% à 100,1 euros. Pour Eric Lemarié, analyste à CCF Securities, cette hausse est justifiée par la progression de l'actif net réévalué du groupe : " Celui-ci est passé de 144 à 147 euros par action, si l'on tient compte des dernières opérations réalisées dans le secteur, à savoir l'OPR de Groupe GTM sur sa filiale Jean Lefebvre en septembre dernier, le rachat d'Eurovia par Vinci et l'acquisition des intérêts minoritaires de Colas par Bouygues. " Pour la même raison, la société Vinci voyait le cours de son action s'envoler de 5,68% à 47,08 euros. La valeur parvenait ainsi à repasser de justesse au-dessus de son cours du début d'année.
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