Rhodia veut doubler son résultat net à moyen terme, à 460 millions d'euros.

Contrat rempli pour Rhodia. Le leader européen de spécialités chimiques, a annoncé jeudi un quasi-doublement de son bénéfice net 1999, à 227 millions d'euros contre 116 millions d'euros un an auparavant. Le chiffre d'affaires du groupe a en revanche baissé de 0,2% en 1999, à 5,525 milliards d'euros, par rapport à celui de l'année précédente. Le résultat net 1999 par action s'affiche en hausse de 94%, à 1,3 euros, contre 0,67 en 1998, et Rhodia prévoit le versement d'un dividende de 0,4 euros par action au titre de l'exercice 1999. A la Bourse de Paris, l'action perdait du terrain ce jeudi en début de matinée, affichant un repli de 1,39% à 22 euros. L'ex-filiale de Rhône-Poulenc, qui s'est désengagé de Rhodia depuis sa fusion avec l'Allemand Hoechst, avait connu une année 1998 difficile, crises russes et asiatiques obligent. L'action, introduite à la Bourse de Paris quelques jours avant la grande plongée des marchés financiers mondiaux au cours de l'été 1998, avait alors fortement chuté. La capitalisation boursière de l'entreprise avait alors été divisée par deux en quelques séances seulement. Aujourd'hui, encore, l'action n'a pas retrouvé ses plus haut atteint début juillet 1998. Car en 1999, la problématique de Rhodia était de pouvoir répercuter les hausses du prix des matières premières sur le prix de ses produits sans faire grincer les dents de ses clients, et surtout, sans les faire partir, explique un analyste. Comme la croissance économique est bien orientée dans quasiment toutes les zones géographiques mondiales, l'année 2000 s'annonce donc meilleure : le chimiste devrait être en mesure de répercuter presque intégralement les hausses de prix. Résultat, ses marges ne devraient pas fléchir. D'autant plus que le groupe est engagé dans un plan de réduction des coûts qui devrait porter sur 500 millions d'euros sur trois ans, par une maîtrise des achats notamment. La société de Bourse Aurel Leven table sur une marge opérationnelle de 12,6% en 2000.Le PDG de Rhodia Jean-Pierre Tirouflet tient donc à afficher un optimisme pour l'avenir. A moyen terme (sous 3 ou 4 ans), le groupe français prévoit de doubler le résultat net qu'il a réalisé en 1999, à 460 millions d'euros, une rentabilité des capitaux engagés de 14%, et une croissance de son chiffre d'affaires supérieure de 2 points à celle du produit intérieur brut (PIB) français. Le patron a de plus estimé que 1999 avait été "une année majeure de réalisations" au cours de laquelle son groupe avait pu "améliorer substantiellement" sa rentabilité "par la mise en place de programmes de changement d'envergure" : indépendance de la société vis à vis de Rhône-Poulenc et acquisition du groupe chimiste britannique Albright and Wilson. La finalisation de cette opération devrait soutenir les marges en 2000. L'opération a obtenu l'autorisation de Bruxelles, mais attend celle des autorités américaines de la concurrence. Les synergies attendues de l'intégration d'Albright and Wilson, sont estimées à plus de 80 millions d'euros (525 millions de francs) par an: 48 millions d'euros d'économies de coûts, 12 millions d'euros liés à l'intégration des réseaux de vente et 22 millions d'euros provenant d'un programme d'amélioration de la productivité.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.