Suez-Lyonnaise : l'offensive dans les télécommunications ne paiera qu'en 2002

Suez-Lyonnaise n'a pas déçu le marché, mais ne l'a pas non plus emballé. Le groupe a affiché pour 1999 un chiffre d'affaires de 31,57 milliards d'euros, en hausse de 0,6% par rapport à 1998. Cette stagnation de l'activité est due essentiellement à la sortie de plusieurs activités de son périmètre entre deux exercices, représentant un chiffre d'affaires de 3 milliards d'euros. Il s'agit notamment d'actifs financiers et immobiliers, tels que la Hénin, Sofinco, ISM et Reticel. Le chiffre d'affaires des métiers centraux (énergie, eau, propreté et communication), qui représentent un peu moins de 75% du total, contre 68% en 1998, progresse en revanche de 11%, à 23,78 milliards d'euros. La progression s'explique par l'acquisition de Gerasul (énergie au Brésil), de Nalco et Calgon (conditionnement de l'eau, aux Etats-Unis). Ce qui a permis aux ventes réalisées à l'international (hors France et Belgique) d'augmenter pour atteindre 43% du total de l'activité, contre 37% en 1998. Ces chiffres étaient largement anticipés par les analystes. C'est pourquoi l'action réagissait peu ce jeudi, gagnant 0,72% à 169 euros. Suez-Lyonnaise fait partie des " oubliées " de l'an passé : l'action a perdu 10% de sa valeur en 1999 en raison des " vastes opérations d'arbitrages réalisées à l'occasion des OPE menées sur Tractebel et sur Sita, des risques sur les marges liés à la forte baisse des prix inhérente à l'ouverture à la concurrence des marchés de l'électricité et du gaz en Europe et aux difficultés rencontrées lors des OPA menées aux Etats-Unis sur Nalco et Calgon ", expliquait la société de Bourse Aurel-Leven dans une étude parue en début d'année. Aujourd'hui, les analystes saluent les bons fondamentaux du groupe : une présence internationale sur des marchés en croissance, l'eau et l'électricité. Ce qui pousse Goldman Sachs à être à "surperformance" sur l'action avec un objetif de cours de 205 euros, tandis que Aurel-Leven dispose d'un actif net réévalué estimé à 195 euros.Reste que l'annonce d'une politique plus agressive dans les télécommunications, annoncées à la fin du mois de janvier, n'a pas réussi à réveiller durablement le cours. Première décision stratégique dans la communication : le dépôt d'une candidature pour l'obtention d'une licence d'opérateur de téléphonie mobile de troisième génération, qui permettra aux consommateurs de surfer sur le web via leur portable. Seconde annonce, dans la téléphonie fixe, cette fois-ci, le groupe tente d'obtenir une licence nationale de boucle locale radio. Suez-Lyonnaise fait partie d'un consortium, dont il détient 18%, et au capital duquel se retrouvent notamment le Britannique First Mark (34%) et le Français Groupe Arnault (18%). Si le marché a bien accueilli cette stratégie visant à mieux valoriser les actifs liés à la communication que détient le groupe, l'euphorie n'a pas duré très longtemps. Pour les analystes, Suez-Lyonnaise dispose indéniablement d'avantages dans ce secteur avec sa participation dans TPS, M6 ou Lyonnaise Câble, mais les annonces de la fin janvier ne seront payantes qu'en 2002 puisque la licence de téléphonie mobile UMTS ne sera attribuée que dans le courant 2001. Autre déception pour certains gérants, Suez-Lyonnaise ne possède pas la majorité du capital du consortium qui se lance dans la téléphonie fixe. Enfin, ces annonces restent encore au stade de candidature. Le groupe s'était fait déjà voler la licence de téléphonie mobile en 1996 par Bouygues Telecom. Ce qui explique la relative prudence du marché aujourd'hui après quelques séances d'euphorie.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.