Manitou s'envole sur les perspectives de croissance européenne

Après une année 1999 radieuse, le constructeur de chariots élévateurs Manitou débute l'an 2000 en fanfare. L'action du groupe basé en Loire-Atlantique s'est apprécié de 22% depuis le premier janvier dernier alors qu'en 1999, la valeur boursière de l'entreprise avait déjà quasiment doublé. En ce début de semaine, le titre, coté sur le Second marché, grimpait de nouveau, affichant une hausse de 1,43% à 67,45 euros au milieu de l'après-midi. Cette progression s'effectuait dans le sillage d'autres valeurs du secteur : l'action Legris bondissait notamment de plus de 8% dans le même temps. Pour une analyste, " les valeurs liées à la petite mécanique bénéficient d'un regain d'intérêt ". Première raison : ces entreprises, Manitou en tête, profitent de l'amélioration de la conjoncture économique dans la zone euro. Le fabricant de chariots élévateurs réalise près de 75% de ses ventes dans la zone euro, dans des secteurs comme l'agriculture (29% du chiffre d'affaires), l'industrie (24% du CA) ou le bâtiment (47% du CA), qui sont aussi très sensibles à toute amélioration de la conjoncture macro-économique. Deuxième explication de l'engouement des investisseurs pour Manitou : " Nous n'avons eu que des bonnes nouvelles depuis les douze derniers mois sur Manitou ", déclare l'analyste qui estime que les fondamentaux de l'entreprise sont sains. Pour preuve, le groupe dispose d'une trésorerie positive lui permettant de se lancer dans une politique de croissance externe qui devrait se concrétiser en 2000. Le groupe s'est lancé l'an passé sur le marché des nacelles élévatrices, sur lequel " il ne possède pas encore la taille critique ". Il va donc devoir s'allier " à un groupe américain " - Manitou a déjà noué deux partenariats, l'un avec Toyota, l'autre avec New Holland -, ou effectuer des acquisitions extérieures. Mais surtout, la croissance de Manitou est impressionnante. Après une progression de 24% du chiffre d'affaires en 1998, les analystes s'attendent en moyenne à ce que les ventes augmentent de 16% en 1999, atteignant entre 600 et 610 millions d'euros, c'est à dire 4 milliards de francs environ. En 2000, les experts tablent sur une hausse de 18% des ventes de Manitou, à plus de 700 millions d'euros. Le tout, précise le Crédit Lyonnais dans une récente étude, avec des marges qui " devraient enregistrer une progression, ce qui est remarquable pour ce type d'industrie en pleine phase d'expansion. " Ainsi, la marge opérationnelle devrait s'élever à 10,5% en 1999 et la marge nette, à 6,2%, selon les estimations de la banque française. La rentabilité ne devrait pas se trouver altérée au cours des prochaines années, la concurrence étant " assez faible, peu innovante, voire inexistantes sur certaines gammes ou dans certains produits ", considèrent les analystes du crédit Lyonnais. D'autant plus que les investissements dans les nouvelles activités comme les nacelles élévatrices de personnes devraient constituer des relais de croissance. Le bureau d'étude s'attend à ce que la croissance de ce marché se situe à 50% par an entre 1999 et 2002, cette branche devant représenter 10% du chiffre d'affaires de Manitou d'ici trois ans, à en croire les spécialistes. Bref, même si à 66 euros, l'action Manitou a dépassé les objectifs de cours de nombreux bureaux d'analyse - la valeur se paie 15 fois ses bénéfices estimés de 2000, soit sensiblement le même niveau que Legris -, " il est difficile de trouver des raisons de passer à la vente sur une valeur avec de tels fondamentaux ", résume une analyste.
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