Etats-Unis : Rebond des créations d’emplois en mars

La " job machine " est-elle enrayée aux Etats-Unis ? C'est la question que se posaient les économistes depuis la publication, le 3 mars dernier, du rapport sur l'emploi en février. Seuls 7 000 nouveaux emplois , selon les données révisées, ont en effet été créés au cours de ce mois. Les chiffres de mars contredisent cependant cette analyse : l'emploi américain a crû de 416 000 dans le secteur privé non-agricole, contre une anticipation moyenne de + 300 000. Le taux de chômage reste par contre inchangé à 4.1 % de la population active. Le Bureau of Labour Statistics indique néanmoins que cette progression est partiellement due à des facteurs temporaires : cinq semaines sont passées entre les deux dernières enquêtes sur l'emploi, contre quatre habituellement; le Bureau of Census a recruté 117 000 travailleurs temporaires pour assurer le recensement de la population américaine, qui a lieu tous les dix ans; 17 000 travailleurs de l'industrie aéronautique, qui étaient en grève au mois de février, ont été réintégrés dans les statistiques.Le rapport sur l'emploi américain sera en tout cas consulté avec la plus grande attention par les membres du Federal Open Market Committee de la Réserve fédérale dans l'optique de leur réunion du 16 mai prochain. Alors que la correction des valeurs high-tech américaines avait apaisé les anticipations de hausse des taux, le chiffre des créations d'emplois en mars pourrait relancer le débat sur le durcissement de la politique monétaire. Une hausse de 50 points de base du rendement des fonds fédéraux en mai redevient envisageable, d'autant plus que les salaires horaires ont également progressé sur un rythme légèrement supérieur aux attentes. En glissement annuel, cet indice a crû de 3.7 % en mars contre + 3.6 % en février. Sans être véritablement alarmants, ces chiffres indiquent que les tensions inflationnistes pourraient s'amplifier dans les mois à venir si l'étroitesse du marché du travail s'accentuait.Malgré les chiffres de mars, certains analystes se montrent sceptiques sur les perspectives du marché du travail américain. Christian Parisot, économiste de la société d'investissement Aurel-Leven, insiste sur le ralentissement des secteurs de l'industrie et du bâtiment. " La hausse du prix des biens intermédiaires, les pressions salariales et la progression des taux d'intérêt ont provoqué un pincement des marges des sociétés du secteur industriel. Les profits de ces entreprises se sont affichés en recul de 6.7 % au 4ème trimestre de 1999, ce qui va probablement entraîner des plans de licenciement. De même, on observe depuis quelques mois une baisse du rythme des constructions résidentielles. L'emploi dans ce secteur, qui a déjà reculé de 26 000 en février, devrait à nouveau baisser en mars. "
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