Le marché américain des valeurs de croissance poursuit sa chute. Vers 17h15, une heure quarante cinq minutes après l'ouverture des échanges, le Nasdaq Composite affiche un recul de plus de 4 %. Microsoft perd à nouveau plus de 5 % après que la banque d'investissement Goldman Sachs ait mis en cause les perspectives de résultat de l'entreprise pour le 3ème trimestre de l'exercice. Après le " coup de tonnerre " du mardi 4 avril, le Nasdaq Composite s'était pourtant vigoureusement repris, inscrivant une progression de 7.16 % au cours des trois dernières séances de la semaine. Vendredi dernier, l'indice des valeurs high-tech avait même affiché le plus important gain en points de son histoire (+ 178.9 pts).Dès lundi, cependant, l'optimisme des investisseurs s'est à nouveau étiolé. Après une ouverture en hausse, le Nasdaq a vécu une sévère rechute, abandonnant 5.8 %. Il s'agit de la 8ème plus forte baisse de l'indice en pourcentage. Ce recul a coïncidé avec les conseils émis par le responsable de l'analyse technique de Merrill Lynch, Richard Mc Cabe, selon lequel " les investisseurs devraient tirer profit des rebonds pour réduire leur exposition sur les technologiques qui ont baissé de 40 à 50% ou plus par rapport à leurs récents plus hauts ". L'indice des valeurs de croissance affiche dorénavant un recul de 17 % par rapport à son record en clôture du 10 mars 2000 (5048 points). Les motifs d'inquiétude sont multiples. Les investisseurs craignent tout d'abord que les résultats trimestriels ne reflètent pas les anticipations des analystes. Biogen Inc. a par exemple annoncé mardi un bénéfice net par action de 41 cents, en retrait de 2 cents par rapport au consensus compilé par First Call/Thomson Financial. Motorola a également fait état de ses inquiétudes sur les résultats à venir, perdant plus de 18 % en une seule séance. Ensuite, les " chasseurs de bonnes affaires " (bargain hunters) semblent s'être totalement retirés du marché des valeurs high-tech. Ceux-ci avaient pourtant permis au Nasdaq, mardi dernier, de ne perdre que 1.8 % après avoir reculé de plus de 13 % en séance. Les analystes avaient alors attribué ce " coup de pied au fond " aux achats à bon compte réalisés par les fonds mutuels américains. Enfin, la perspective de la publication des indices des prix à la production (jeudi) et à la consommation (vendredi) pourraient renforcer les craintes liées à la hausse des taux d'intérêt à mesure que s'approche la réunion du Federal Open Market Committee de la Réserve fédérale. Celle-ci se tiendra le 16 mai prochain et devrait déboucher sur une nouvelle hausse du taux des Fonds fédéraux d'un quart de point.Dans ce contexte, les capitaux pourraient continuer d'affluer vers les valeurs de l'ancienne économie. L'indice Dow Jones reste orienté à la hausse avec un nouveau gain de plus de 50 points. Il se situe désormais à moins de 4 % de son record historique du 14 janvier dernier (11 722 points). Les premiers résultats trimestriels des sociétés de l'indice seront connus en fin de semaine. S'ils s'avéraient meilleurs que prévu, le mouvement de rotation des valeurs pourrait s'accentuer au détriment des titres de la nouvelle économie. La capacité des sociétés à dégager des bénéfices semble redevenue le principal critère de valorisation dans l'esprit des investisseurs, au détriment des perspectives de croissance du chiffre d'affaires.

latribune.fr

20 Oct 2008, 10:21

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