Les marchés américains restent nerveux malgré la pause de la Fed

La décision de la Fed de maintenir inchangés ses taux d'intérêt n'a pas provoqué l'apaisement attendu sur les marchés actions américains. Les valeurs industrielles réunies dans l'indice Dow Jones comme les valeurs technologiques du Nasdaq abandonnaient plus d'un pourcent après une heure de cotation. Trois raisons étaient mises en avant par les opérateurs pour expliquer cet accès de faiblesse des marchés américains. La révision à la hausse du taux de croissance du produit intérieur brut américain au premier trimestre a tout d'abord confirmé que l'atterrissage en douceur de l'économie restait incertain. L'activité a progressé de 5,5% en rythme annuel sur les trois premiers mois de l'année, contre une estimation initiale de 5,4%. Au delà de cette hausse modeste, le rapport de l'administration américaine illustre les déséquilibres de l'économie américaine, avec notamment un taux de croissance de la consommation intérieure extrêmement rapide (+ 7,1% en rythme annualisé) et un déficit commercial abyssal, qui a contribué négativement à la croissance américaine. Les chiffres de l'inflation ont également été révisés nettement en hausse : le déflateur du PIB s'est ainsi établi à 3,0% en rythme annuel pour les trois premiers mois de l'année, contre une estimation de 2,7%. Hors énergie et alimentation, cet indice est en hausse de 2,5% en rythme annuel, contre 2,1% précédemment estimé. Voilà qui devrait confirmer la Fed dans son sentiment que "les risques continuent de peser principalement vers des conditions pouvant renforcer les tensions inflationnistes dans un avenir proche".Alors que la période de publication des premiers résultats trimestriels approche, les investisseurs craignent également une multiplication des " profit warning ". A ce titre, la société de services informatiques Unisys et le fabricant de pneumatiques Goodyear ont tout deux annoncé ce matin qu'ils ne parviendraient pas à atteindre les objectifs fixés par les analystes. Vers 17h, Goodyear chutait de plus de 5% et Unysis voyait sa valorisation s'effondrer de 33%.Les investisseurs s'inquiètent enfin d'une possible reprise du cycle de resserrement de sa politique monétaire par la banque centrale, qui pourrait intervenir dès le mois d'août. Alan Greenspan et ses pairs ont en effet laissé entendre qu'ils resteraient sur leurs gardes pour prévenir tout nouveau risque de dérapage inflationniste. Une dépréciation rapide du dollar, ou une poursuite de la hausse de la hausse des prix pétroliers, pourraient à nouveau tirer les prix à la consommation vers le haut aux Etats-Unis. Dans le même ordre d'idée, les tensions persistantes du marché du travail jouent en faveur d'une hausse des salaires, et donc des tensions inflationnistes structurelles.
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