Euro : Nouveau plus-bas contre le dollar malgré le relèvement des taux par la BCE

L'euro n'es pas parvenu, jeudi, à tirer parti de la hausse des taux d'intérêt à court terme décidée en début d'aprrès-midi par le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne. Pire, la monnaie unique connaissait en fin d'après-midi un nouvel accès de faiblesse, inscrivant un nouveau plancher contre le dollar en fin de journée à 0,8845 USD.Les banquiers centraux européens ont pourtant opté, comme attendu par les milieux financiers, pour un resserrement monétaire de 25 points de base, portant le taux "Refi" à 4,50%. Depuis Novembre 1999, les autorités monétaires de Francfort ont relevé leurs taux directeurs de 200 points de base, en six étapes. A titre de comparaison, la Réserve fédérale américaine s'est cantonnée à une hausse de 175 centimes depuis juin 1999, et elle devrait opter pour une nouvelle pause en octobre prochain.Dans ces conditions, l'écart de taux d'intérêt entre les Etats-Unis et l'Europe, qui a souvent été mis en avant pour justifier la dépréciation de la monnaie unique contre le dollar, tend à se contracter. Les placements européens, notamment obligataires, deviennent progressivement plus attractifs pour les investisseurs étrangers, ce qui devrait se traduire par une inversion des flux de capitaux favorable à l'euro. " Il n'en est rien pour l'instant car les investisseurs continuent de plébisciter le dollar ", estime toutefois Jean-Paul Chevé, gérant obligataire de Cardif Asset Management. A l'inverse, l'euro a réservé aux opérateurs des désillusions répétées depuis son entrée en vigueur le 1er janvier 1999.Les milieux financiers craignent également que la hausse des taux d'intérêt donne un coup d'arrêt à la reprise économique dans le Vieux Continent. L'économie allemande a notamment montré des signes de faiblesse au cours des deux derniers mois, illustrés par le recul de l'indice Ifo du climat des affaires. La France, qui fait figure de locomotive dans la zone euro, pourrait elle-aussi connaître un tassement de son taux de croissance sous l'effet d'une décélération de la production industrielle." L'arme des taux d'intérêt n'est plus efficace pour soutenir l'euro ", résume Marc Touati, directeur des études économiques de Natexis-Banques Populaires. L'économiste recommande plutôt un ensemble de mesures politiques, visant à renforcer la crédibilité des autorités européennes. La BCE est notamment incitée à espacer les réunions de son conseil de politique monétaire, qui sont immanquablement précédées de mouvements spéculatifs défavorables à la monnaie unique. " Elle doit également publier les minutes de ses réunions pour renforcer la transparence de son processus décisionnel ". Les responsables politiques sont quant à eux invités à fixer des niveaux de référence pour la parité euro/dollar, afin d'envoyer un " électrochoc " à des marchés financiers qui ont pris l'habitude de moquer le traditionnel " potentiel d'appréciation " de l'euro.L'euro pourrait également trouver une bouffée d'air dans un "oui" des Danois à l'adhésion à l'Union économique et monétaire. D'après un sondage réalisé samedi dernier auprès de 365 personnes, représentant un "mini-Danemark", 45% de Danois étaient décidés à voter "oui" à l'euro, 36% "non" et 19% indécis. D'ici le 28 septembre, date du vote, le spectre d'un nouveau rejet continuera cependant à peser sur la monnaie unique.
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