Le G7 en guerre contre l'euro faible

Les ministres des Finances réunis à Prague à l'occasion du G7 l'ont clairement exprimé dans leur communiqué : ils veulent un euro plus fort. L'intervention mise en oeuvre vendredi par les banques centrales des pays industrialisés a valeur d'avertissement et pourrait bien être suivie de nouvelles initiatives."Au vu des derniers événements, nous continuerons de surveiller (le marché des changes) de très près et de coopérer sur ce marché de manière adaptée", affirment les pays les plus riches de la planète.En intervenant sur le marché des changes vendredi midi, la BCE, la Banque du Japon, la Banque d'Angleterre et la Banque du Canada ont créé la surprise, et permis à l'euro de rebondir sensiblement par rapport à ses niveaux des derniers jours. A la clôture des échanges, la monnaie unique cotait à 0,8768 dollar, après avoir temporairement repassé la barre de 0,90 dollar en tout début d'après-midi. Un repli tardif attribué par les analystes à de naturelles prises de bénéfice après l'envolée de la monnaie unique.L'euro avait enchaîné au total dix records historiques de baisse au cours des onze derniers jours, perdant plus du quart de sa valeur face au billet vert par rapport à son cours de lancement, le 1er janvier 1999. Il était descendu en milieu de semaine sous la barre des 0,85 dollar. Il s'agit de la première intervention de la BCE sur le marché des changes pour soutenir la monnaie européenne depuis sa création et de la première intervention concertée des principales banques centrales mondiales depuis le 15 août 1995. A l'époque, la Bundesbank allemande, la Réserve fédérale américaine et la Banque du Japon étaient intervenues pour soutenir le dollar. La bataille de l'euro est toutefois loin d'être gagnée. Les marchés vont scruter les premiers cours de l'euro dimanche dans la nuit sur les marchés asiatiques pour juger de l'impact des résolutions affirmées par les pays du G7. La devise européenne aura aussi un cap difficile à passer en cas de victoire du "non" au référendum danois sur l'adhésion à la monnaie unique prévu pour jeudi prochain.
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