L'euro entame dans la douleur une semaine à haut risque

L'euro ne parvient pas à rebondir sur ses plus bas niveaux. Lundi soir, il se maintient sous le seuil de 0,84 dollar, à 0,8366 dollar vers 18h30. La devise européenne est descendue jusqu'à 0,8346 dollar en cours de séance, à quelques fractions de son plus-bas historique contre le dollar (0,8426 dollar). Le risque est grand, estiment les analystes, que la devise européenne plonge vers de nouveaux records de faiblesse, dans la mesure où sont attendues cette semaine des statistiques qui pourraient attester du maintien d'un écart de croissance important entre l'Europe et les Etats-Unis. Le Bureau d'analyse économique (BEA) doit en effet publier vendredi un rapport préliminaire sur la croissance économique américaine au 3ème trimestre. Si un ralentissement conséquent est attendu par rapport au 2ème trimestre (3,4% en rythme annualisé contre 5,6%), la hausse du produit intérieur brut devrait rester supérieure à 5% en glissement annuel. Les derniers chiffres des ventes au détail ont même relancé les craintes de surchauffe aux Etats-Unis, avec une progression de 0,9% en septembre, largement supérieure aux attentes des analystes. "Nous sommes plus préoccupés par les signes d'accélération de la consommation, que par les risques d'atterrissage en catastrophe", estime Christian Parisot, économiste chez Aurel-Leven. Il table d'ailleurs sur un nouveau tour de vis de la Réserve fédérale américaine le 15 novembre, qui accroîtrait le différentiel de taux d'intérêt avec la zone euro (175 points de base aujourd'hui), au détriment de l'euro.Un facteur de dépréciation qui viendrait s'ajouter à d'autres. Le croissance européenne connaît en effet des ratés de plus en plus préoccupants, notamment en Allemagne et en Italie, deux économies incapables de faire leur retard sur le reste de la zone euro. "L'essoufflement prématuré de la consommation des ménages dans ces deux pays peut être attribué à la faible progression du pouvoir d'achat: les hausses de salaires accordées lors des négociations salariales de la fin 1999 sont aujourd'hui ponctionnées par la hausse des prix à la pompe et de certains biens manufacturés", explique M. Parisot.La politique de la Banque centrale européenne et de son président Wim Duisenberg restera également sous haute surveillance après que des problèmes de communication ont fait dégringoler l'euro la semaine dernière. Les experts ne croient pas, dans leur majorité, à une intervention prochaine des instituts d'émission du G7, sur le modèle de celle mise en oeuvre le 22 septembre dernier. La proximité des élections américaines et le soutien réaffirmé de l'administration Clinton à la politique du dollar fort rendent d'ailleurs très hypothétique une participation de la Réserve fédérale. Alan Greenspan a pour sa part affimé à plusieurs reprises que la force du dollar constituait une "soupape de sécurité" contre les tensions inflationnistes en limitant le prix des produits importés.
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