L'euro plonge sous les 0,85 dollar

L'euro est repassé, lundi, sous le seuil psychologique des 0,85 dollar, à 0,8489 dollar en début d'après-midi. Il est aujourd'hui à moins d'un pour cent de son plus-bas historique, atteint le 20 septembre dernier à 0,8440 dollar. Le spectre d'une nouvelle intervention des banques centrales sur le marché des changes, qui avait soutenu la monnaie unique au cours des dernières semaines, semble avoir perdu tout effet sur les anticipations des cambistes. Ces derniers tirent les conséquences des déclarations de Wim Duisenberg, qui a estimé dans une interview publiée lundi par le Times qu'une nouvelle intervention sur le marché des changes ne serait pas appropriée en période d'extrême volatilité des marchés financiers. Dans ces conditions, les opérateurs ont repris leurs dégagements sur la monnaie unique, incapable la semaine dernière de profiter de la fébrilité des marchés actions américains.Le président de la Banque centrale européenne a par ailleurs rejetté catégoriquement l'hypothèse d'une baisse des taux européens pour amortir l'impact de la hausse des cours du pétrole. "Notre inquiétude est que (les prix élevés du pétrole) puissent se répercuter au final sur les prix à la consommation, puis sur les salaires. Et ceci pourrait nous pousser à l'action, comme nous l'avons fait il y a quelques semaines", a-t-il dit, en référence à la dernière hausse des taux de la BCE. Des déclarations qui ne sont pas forcément favorables à l'euro à un moment où les anticipations de croissance semblent guider les mouvements sur les marchés des changes. La BCE pourrait "casser" la croissance européennes, estiment certains analystes. L'économie américaine continue pour sa part de faire preuve d'une surprenante vigueur, comme l'a montré le rebond des ventes au détail au mois de septembre.La faiblesse de la devise européenne est également structurelle, estiment de nombreux économistes en référence à l'hémorragie de capitaux dont souffre la zone euro. Entre janvier et juillet, le solde net des investissements de portefeuille de l'Union économique et monétaire était négatif de près de 170 milliards d'euros. L'épargne européenne continue de quitter massivement le territoire des Onze pour se placer sur les marchés actions étrangers, notamment américains. Seul motif de satisfaction, la balance s'est inversée sur les placements obligataires, grâce la réduction du différentiel de taux d'intérêt entre l'Europe et le reste du monde.
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