La Banque d'Angleterre relève ses taux à 6%

A l'instar des hausses de taux observées en Europe continentale et aux Etats-Unis la semaine dernière, la Banque d'Angleterre a décidé d'un nouveau tour de vis monétaire aujourd'hui. L'institut monétaire a relevé ses taux courts d'un quart de point, comme l'attendaient les marchés. Pour les mêmes raisons que ses homologues, à savoir, lutter contre l'inflation. Le taux de base de la Banque d'Angleterre atteint désormais 6%, contre 5,5% en début d'année, et 5% en juin 1999, date du retournement du cycle de la politique monétaire britannique. Car, la reprise de l'économie britannique est " vigoureuse mais inflationniste " selon les économistes de la Société Générale et " l'accélération de la reprise économique ne peut que renforcer la vigilance (de la Banque d'Angleterre), écrivent-ils dans une étude, d'autant que tant l'évolution récente des salaires que celle des prix de l'immobilier (...) continue d'être préoccupante ". En effet, les prix de l'immobilier ont progressé de plus de 13% en 1999. Et ceux-ci ont de nouveau grimpé de 16% en janvier en glissement annuel, soit le niveau le plus haut depuis 1989, selon Halifax, principal établissement britannique de crédit immobilier. Ce qui fait craindre l'émergence d'une bulle spéculative sur le marché de l'immobilier. Sur le marché du travail des tensions se sont faites jour dernièrement. Reprise aidant, le chômage atteint désormais un plus bas à 4% de la population active. Un taux si bas que les employeurs sont obligés d'augmenter les salaires pour attirer des employés. Résultat, la croissance des salaires s'est élevée à 4,9% en novembre, en glissement annuel, soit un niveau supérieur à l'objectif de la Banque d'Angleterre qui se fixe un taux de croissance des salaires de 4,5% par an. Ainsi, même si le taux d'inflation - 2,2% sur un an en décembre - reste inférieur à l'objectif de la Banque d'Angleterre - 2,5%, les économistes tablaient dans leur ensemble sur une hausse des taux d'un quart de point. L'évolution des salaires pourrait être estimée comme étant " trop excessive pour qu'elle n'implique pas une hausse du taux d'inflation in fine " écrivent les spécialistes de Natexis dans leur note hebdomadaire. Autre inquiétude pour les autorités monétaires du Royaume-Uni, et conséquence directe des tensions salariales, la consommation des ménages reste très élevée. Les ventes de détail ont crû de 5,4% en 1999. Reste le problème de la Livre. La monnaie britannique s'est appréciée de 3% environ par rapport à l'euro depuis le début de l'année, ce qui fait peser un danger sur les exportations du pays qui se renchérissent d'autant. Les syndicats et la principale organisation patronale, la Confédération de l'industrie britannique (CBI) ont donc renouvelé leurs appels à ne pas remonter les taux pour ne pas mettre la croissance en péril.
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