Les fournisseurs européens d’accès à l’Internet se bousculent pour être introduits en Bourse.

La " nouvelle économie " débarque en Europe et les capitalisations boursières des valeurs Internet s'envolent. C'est particulièrement le cas en ce qui concerne les fournisseurs d'accès à l'Internet (FAI en français ou Internet services providers, ISP en anglais). Selon une étude de la banque Paribas, au 4 janvier 2000, il existait 83 valeurs Internet cotées sur les Bourses européennes, représentant une capitalisation boursière de 81 milliards d'euros. Parmi ces entreprises, 12 étaient des fournisseurs d'accès à l'Internet et pesaient 37 milliards d'euros, soit 46% de la capitalisation boursière totale des valeurs Internet européennes. D'accord, cela reste faible par rapport aux Etats-Unis. Actuellement, en Europe, Terra Networks - filiale de l'espagnol Telefonica - est la valeur Internet la plus importante du Vieux Continent, pesant plus de 27 milliards d'euros, devant Freeserve, FAI fondé par la chaîne de distribution britannique Dixons, dont la capitalisation boursière s'élève à 9,5 milliards d'euros. Outre-Atlantique, AOL seul, le premier fournisseur d'accès du pays, pèse 130 milliards d'euros environ. Plus que toutes les valeurs Internet européennes réunies. Mais les FAI se bousculent à la porte d'entrée des Bourses du Vieux Continent. A voir les valorisations atteintes, ceux-ci sont en effet tentés de s'introduire en Bourse pour financer leur développement. Au cours des trois derniers mois de 1999, Paribas estime que la performance boursière des FAI européens a été meilleure que celle des web agencies ou des sites de commerce électronique pur. En trois mois, les actions des FAI cotés se sont appréciés de 187%. On ne compte donc plus les introductions qui devraient avoir lieu au cours du premier semestre, opérateurs de télécommunication en tête. L'introduction la plus importante sera probablement celle de T-Online, FAI filiale du géant Allemand Deutsche Telekom. L'opérateur historique ne compte introduire que 10% de sa filiale mais celle-ci est déjà valorisée entre 20 et 40 milliards d'euros. Tin.it, de Telecom Italia, suivra tandis que AOL Europe est attendu cette année. En France, Europe Explorer, filiale de Jet Multimedia, qui revendique la quatrième position des FAI en terme d'abonnés dans le pays, et Liberty Surf, joint-venture entre Kingfisher et Groupe Arnault proposant un accès gratuit à la Toile, tenteront leur chance au cours du premier semestre. Bref, l'investisseur risque d'avoir le choix. Se pose alors le problème de la valorisation. A ce titre, Paribas estime que deux critères sont essentiels dans l'évaluation des FAI est " la capacité du FAI à avoir une présence internationale ", ce qui explique d'ailleurs le niveau de valorisation de chaque abonné de Terra Networks - 24.000 euros. Les analystes de la banque française considèrent que ce prix " reflète le potentiel de ce FAI à devenir l'équivalent d'AOL pour les internautes de langue espagnole ". A l'autre bout du classement, un abonné d'Infosources n'est valorisé " qu'à " 1.600 euros en raison de son implantation purement franco-française. Autre critère d'importance, la taille. Car les marges dégagées par les FAI européens sont assez faibles suite à l'évolution du modèle économique qui s'est déplacé en cours d'année 1999 de l'accès payant vers l'accès gratuit. Les experts de Paribas prennent l'exemple de Freeserve en Grande-Bretagne. Ils estiment que le fournisseur d'accès gratuit ne touche que " 3% environ du prix de la télécommunication payé par le client ", ce qui correspond à la somme que l'opérateur de télécommunication lui reverse pour avoir fourni du trafic. Dans les autres pays d'Europe, les FAI tirent leurs revenus de la publicité et se prennent aussi position dans le commerce électronique une fois qu'ils ont fidélisé leur audience. Comme aux Etats-Unis oùle principal bénéficiare des ventes en ligne au cours de la période des fêtes de fin d'anée, n'est autre que ... AOL, fort de près de 22 millions d'abonnés. L'effet taille va donc jouer à plein. Et comme il existe 2.500 FAI en Europe, les auteurs de l'étude s'attendent à un mouvement de concentration dans le secteur au cours des prochaines années.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.