L'accord Lagardère - Deutsche Telekom est salué par les analystes

La cession de Club-Internet, troisième fournisseur d'accès à Internet en France, par Lagardère à Deutsche Telekom en échange d'une prise de participation de 6,5% au capital de T-Online, filiale de l'Allemand, est jugée favorablement par les analystes. L'action Lagardère a d'ailleurs bien réagi mercredi à la Bourse de Paris, affichant une hausse de 3% en fin de matinée, à 99 euros. Les analystes saluent tout d'abord le prix de vente de Club-Internet. 10% du capital de T-Online, fournisseur d'accès de Deutsche Telekom, doivent être introduits en Bourse à la mi-avril et les spécialistes s'attendent à une véritable ruée des investisseurs sur les quelques titres qui seront mis en vente. T-Online, fort de 4,2 millions d'abonnés en Allemagne et en Autriche, est déjà valorisé environ 30 milliards d'euros par les experts. Selon ces chiffres, les 6,5% de Lagardère dans T-Online vaudraient environ 2 milliards d'euros, soit plus de 13 milliards de francs. Et cette valorisation pouvant grimper rapidement après l'introduction en Bourse, remarquent certains, à l'instar de ce qui est arrivé à Terra Networks, filiale de l'Espagnole Telefonica, dont l'abonné est désormais valorisé ... 25.000 euros, alors que Terra Networks est un fournisseur d'accès gratuit à l'Internet. Sur le plan stratégique, Club-Internet, fort de 320 000 abonnés, " n'avait aucun avenir seul ", considère un analyste parisien. Le portail était trop franco-français, au goût des analystes. Son rachat par Deutsche Telekom est donc une " bonne chose ", selon l'un d'eux. La société de Bourse Aurel-Leven estimait dans une étude publiée à la fin de l'année 1999 que le métier de fournisseur d'accès n'était " pas du tout stratégique " pour Lagardère. " C'est un métier où la valeur ajoutée est faible et où la pression concurrentielle est très forte, notamment depuis l'avènement des fournisseurs d'accès gratuits. (...) Seul un opérateur télécom disposant de son propre réseau peut espérer gagner de l'argent ", poursuivait alors l'analyste, qui estimait les pertes de Club-Internet à 20 millions d'euros au cours du seul premier semestre 1999. Deutsche Telekom va aussi pouvoir assumer des investissements en marketing importants pour développer l'audience de Club-Internet, notait un observateur. Et comme Lagardère est assuré de rester l'éditeur du portail pendant au moins trois ans, renouvelables, cet accord lui permet de trouver de nouveaux débouchés pour son contenu. D'autre part, les analystes n'excluent pas le fait que le Français se lance plus en avant dans la fourniture de contenus en langues étrangères. D'autant plus que le patron de Deutsche Telekom, présent aussi dans la téléphoonie mobile qui constitue un nouveau support d'accès au web, donc à son contenu, Ron Sommer, a promis mercredi d'autres opérations d'expansion dans internet en Europe, lors d'une conférence de presse à Bonn. "Le partenariat avec Club internet montre que nous pensons sérieusement à devenir le premier grand fournisseur d'accès à internet paneuropéen. D'autres opérations vont suivre ", a-t-il prévenu.
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