Le point sur... les stratégies d’investissement

Les investisseurs ont déjà intégré dans les cours obligataires plusieurs tour de vis de la part des banques centrales de part et d'autre de l'Atlantique. Le moment est-il venu, selon vous, d'initier un retour sur les obligations ?Certain à moyen terme, le calendrier du rattrapage des marchés obligataires est difficile à prévoir. Pour l'heure, le climat reste en effet détérioré par les incertitudes sur les hausses des taux courts. Du coup, les marchés obligataires pâtissent d'une pénurie d'acheteurs. Cette situation ne va cependant pas durer et la situation inverse finira par advenir. On risque alors d'assister à une carence de vendeurs, d'ici à un ou deux mois. Le dilemme sous-jacent à cette incertitude réside dans la révision, de part et d'autre de l'Atlantique, du trend de croissance à long terme qu'imposent les gains de productivité. En Europe, la croissance pourrait notamment avoisiner, pour une longue période, un rythme compris entre 3 % et 3,5 %, contre 2 % à 2,5 % auparavant. En l'absence d'une telle confirmation, les marchés obligataires demeurent vulnérables.Les obligations européennes ont récemment sous-performé leurs homologues outre-Atlantique. Compte tenu de la fébrilité de l'euro, conseilleriez-vous à un investisseur obligataire de surpondérer le marché américain au détriment de la zone euro ?On sort d'une année où la performance des obligations a été essentiellement dictée par les parités de change. Or l'euro devrait finir par se redresser, en conformité avec l'évolution récente de ses fondamentaux. Il serait donc aujourd'hui délicat de conseiller à un investisseur français d'investir sur des marchés en devise. Certes, à un horizon de trois mois, le marché américain pourrait se retourner avant son homologue du Vieux continent, du fait de l'état d'avancement différent de leurs cycles respectifs, tout en continuant de bénéficier d'un dollar fort. Mais les fondamentaux finiront par prendre le dessus, pour militer en faveur des marchés obligataires européens. A un horizon d'un an, les titres d'Etat de la zone euro sont par conséquent un meilleur pari.Les titres d'Etat de l'Union européenne, qui ne font pas partie de la zone euro, offrent des rendements supérieurs aux obligations allemandes, ou même françaises. Cet écart de rendement est-il, selon vous, durable ?La convergence des économies de l'Union européenne qui évoluent à la périphérie de la zone euro a déjà été intégrée dans les cours de leurs titres d'Etat respectifs, d'où la réduction, ces dernières années, du surplus de rendement qu'ils offrent vis-à-vis des obligations allemandes. Cet écart de taux, entre 40 et 50 points de base, s'explique aujourd'hui essentiellement par la liquidité intrinsèque des obligations publiques de ces pays. Il en est ainsi pour la Suède et le Danemark, sur la voie d'une meilleure orthodoxie budgétaire, comme de la Grèce, dont les efforts pour satisfaire les critères de convergence s'avèrent payants. Si leur dette à 10 ans se paye en drachme encore près de 120 points de base au-dessus des emprunts allemands de même maturité, du fait des incertitudes sur le taux de change, le rendement de leurs titres libellés en euros ne s'en écarte que de près de 40 points de base. Toutefois, même s'il est trop tard pour jouer la convergence, ces dettes vont continuer d'offrir un surplus de rendement vis-à-vis des Bund et des OAT.
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