Le point sur ... les valeurs du CAC 40

Le CAC 40 ne semble pas vouloir rebondir franchement après la correction du début d'année. Comment voyez-vous les prochains mois sur le marché français ? On est en train de payer les excès de la fin de l'année dernière. Le CAC 40 a grimpé de 25% en moins de trois mois. Il a donc atteint des niveaux de valorisation peut-être un peu élevés. Le marché digère maintenant cette hausse de 25%. Autre raison de cette consolidation, qui reste par ailleurs relativement modérée puisque l'indice a perdu seulement 3% depuis le début de l'année, les incertitudes quant à l'évolution future des taux d'intérêt. Les taux ont continué à monter tout au long du mois de janvier. Or, des anticipations de hausse des taux courts ne sont jamais bonnes pour les marchés actions. Ainsi, les grosses capitalisations restent sous pression. Cela pourrait durer quelques semaines, même si une partie de la hausse des taux de la BCE qui se profile est déjà dans les cours. Toutefois, à moyen terme, je reste optimiste pour les actions françaises en raison de la conjoncture économique qui est bonne dans la zone euro. Les valeurs bancaires se sont repliées depuis le 1er janvier dernier. Pensez-vous qu'elles puissent repartir de l'avant ? Les valeurs bancaires ont marqué le pas depuis le début de l'année en raison justement, de la hausse des taux. Mais une fois passée la progression des rendements obligataires, les cours des valeurs bancaires repartiront à la hausse. Tout simplement parce qu'elles ne sont pas chères. Aujourd'hui, ABN Amro se paie trois fois ses fonds propres alors que la Société générale capitalise seulement deux fois ses fonds propres. D'une part, les banques françaises bénéficient de bonnes perspectives. Même si aujourd'hui, elles sont moins rentables que les autres banques européennes, elles tentent par tous les moyens d'améliorer cette rentabilité. D'autre part, le mouvement de regroupement est loin d'être terminé. A ce titre, la récente prise de participation de la Société générale dans le Crédit Lyonnais est symptomatique. De plus, les fusions transfrontalières n'ont pas encore commencé. Le même jour, deux entreprises françaises, Lafarge et Saint Gobain, ont annoncé le lancement d'opérations de croissance externe en Grande-Bretagne. Mal aimées de la Bourse, pourraient-elles retrouver la confiance des investisseurs cette année ? Lafarge et Saint Gobain sont deux valeurs industrielles et cycliques. Elles n'ont donc pas la cote auprès des investisseurs. Les arbitrages en leur défaveur pèsent sur les cours. En clair, les gérants vendent leurs actions Saint Gobain et Lafarge pour acheter des titres France Telecom ou Equant. La conjoncture économique ne leur a pas toujours été favorable en 1999 et, surtout, il existe une concurrence acharnée dans l'industrie. Les industriels sont aujourd'hui dans l'incapacité d'augmenter leurs prix. Leurs marges sont donc sous pression. Pourtant, cette situation ne devrait pas continuer indéfiniment. La conjoncture économique est désormais meilleure. Ce sont donc des titres à surveiller. D'autant plus que ces groupes ne sont pas chers. Lafarge se paie actuellement entre 12 et 13 fois ses bénéfices estimés pour cette année. Ces valeurs se réveilleront à l'occasion de la publication des résultats semestriels. Le marché attend des signes encourageants sur le niveau des marges. Ce qui pourrait venir, notamment chez Lafarge, qui espère réaliser des économies d'échelle suite à l'acquisition du britannique Redland. L'opération sur Blue Circle va dans le même sens.
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