Entretien avec Philippe Robardey, directeur général de Sogéclair

Après un exercice 1999 plutôt réussi, quelles sont vos priorités pour l'an 2000 ? Nous avons défini les trois axes prioritaires pour l'an 2000 comme étant l'accroissement de la part des marchés internationaux dans notre activité ainsi que la progression du co-développement, c'est à dire le partage des coûts de développement d'un programme industriel et la rémunération d'une part sous forme de cash, d'autre part sous forme de royalties liées à la réussite du produit. Nous avons aussi comme troisième priorité la réalisation d'une opération de croissance externe. Mais les opérations de croissance externe dans un pays étranger sont plus difficiles à réaliser en raison des différences de cultures. Je ne mets donc pas comme priorité absolue la réalisation d'une acquisition à l'étranger en 2000. En revanche, nous continuerons à nous renforcer par nos propres moyens, en interne, notamment en Allemagne, avec comme objectif de développer nos secteurs de compétence. Nous sommes déjà présents en Allemagne avec des clients tels que Fokker, Sextant auprès d'Eucopter Deutschland. En ce qui concerne le taux de marge nette - 6,9% en 1999 -, dans une entreprise prestataire de services, dans laquelle les coûts de personnel représentent une par importante du chiffre d'affaires. L'effet 35 heures consommera donc une partie des bénéfices que nous pourrions tirer de l'amélioration de nos prix de vente en 2000. Ainsi, la marge nette devrait baisser de 0,5% à 1% pour ainsi être comprise entre 6% et 6,5% en 2000.Quel enjeu représente pour vous le lancement du programme d'Airbus 3XX ? Sur un programme comme le 3XX, sur plusieurs années, le chiffre d'affaires que Sogéclair pourrait réaliser devrait dépasser les 200 millions de francs. Mais, aujourd'hui, nous ne sommes pas en mesure d'attaquer seul ce marché en co-développement. Si nos devions présenter une proposition pour le 3XX, il s'agirait d'un montage industriel qui a déjà fait ses preuves sur un autre programme aéronautique, c'est à dire en partenariat avec des sociétés d'ingénierie comme nous ou des entreprises qui font de la production, sous-traitante d'Airbus. Aujourd'hui, vous réalisez près de 50% de votre chiffre d'affaires dans l'aéronautique et environ 25% dans l'automobile. Envisagez-vous d'accroître la part des télécommunications et des autres secteurs dans votre chiffre d'affaires ? Le marché des télécommunications, porté par la téléphonie mobile, continuera de connaître une forte croissance au cours des prochaines années. En ce qui concerne l'électronique, nous allons encore renforcé notre présence puisque la croissance de ce marché est tiré par la progression des capacités des semi-conducteurs. Mais il est essentiel pour Sogéclair d'équilibrer notre présence sur divers secteurs. Tout d'abord parce que les technologies qu'on y rencontre ou les savoir-faire qu'on y capte nous permettent d'être plus fort dans les autres secteurs. Ensuite parce que nous préférons avoir un nombre suffisant de pieds au tabouret sur lequel nous sommes assis afin de diversifier le risque. Quel est l'effet d'Internet sur votre métier ? Internet aura un effet important sur la formation multimédia, une des spécialités de Sogéclair depuis plus de 10 ans, surtout sur les Intranet. Les produits de formation multimédia élaborés jusqu'à présent ont été réservés à une clientèle assez confidentielle depuis 10 ou 12 ans, c'est à dire à des constructeurs aéronautiques ou de très grands projets industriels. L'émergence de l'Internet et surtout des intranet devrait permettre un développement beaucoup plus rapide de la formation à distance sur réseau privé, chez un industriel. Le défi consiste pour nous à être capable d'appréhender cette mutation. Mais le marché va se développer vers la diffusion plus que vers l'élaboration de cours en environnement industriel, ce qui va nous obliger à nouer des partenariats industriels. Deux possibilités s'offrent à nous : signer des accords avec des sociétés qui ont une logique d'édition, ce sont des établissements de formation, ou avec des entreprises qui ont développé des plates-formes de diffusion de la formation. Ces dernières sont plus proches de notre logique.
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