Le point sur … les valeurs du CAC 40

La semaine dernière, le conseil scientifique des indices a placé quatre valeurs technologiques parmi les candidates à l'entrée au CAC 40 : Sagem, TF1, Dassault Systèmes, Altran. Cette tendance à représenter fortement la " Nouvelle économie " dans le CAC 40 vous paraît-elle normale ? La possible introduction de " nouvelles " valeurs qui viendraient remplacer les valeurs " normales ", c'est à dire les Michelin, Lafarge ou Legrand, correspond à une tendance économique. Il est normal que ces valeurs deviennent des valeurs industrielles. Comme leur poids augmente dans l'économie, il est aussi normal que celui-ci augmente dans les indices. L'évolution du CAC 40 est fonction des changements du tissu économique français, sur lequel il repose. Mais il faut remarquer que les sociétés candidates ne sont pas des jeunes entreprises. Elles existent depuis longtemps. D'autre part, le terme " Nouvelle économie " ne veut rien dire. Une société comme Wavecom a été créée par des anciens cadres de Matra Nortel, une entreprise qui a un historique derrière elle. Rien n'est donc réellement nouveau. Il s'agit simplement de " vielles sociétés " dont le poids augmente. Quels sont les secteurs que vous préférez aujourd'hui ? Je surpondère les medias, les télécommunications et les valeurs technologiques. Leur valeur dépend du nombre d'utilisateurs de leur technologie. Qui sait si d'ici 10 ans, 20% de la population ne fera pas ses achats en ligne ? Si c'est le cas, alors ces valeurs sont aujourd'hui sous-évaluées. Peut-être aussi que certaines, qui ne seront pas les gagnantes, sont surévaluées. Autre secteur que je surpondère, le luxe. Il y a seulement deux véritables représentants en France : LVMH et Hermès, mais ils bénéficient d'un réel savoir faire, et leurs concurrents sont peu nombreux dans le monde. Dans la distribution, il y aura des rapprochements. Je surveille particulièrement Kingfisher qui pourrait avoir des vues sur PPR. En Europe continentale, Ahold et Metro sont également à surveiller. Dans la banque, je ne garde plus que BNP-Paribas en portefeuille. Je la surpondère car j'estime qu'elle vaut plus que son prix actuel si la banque est démembrée. Aujourd'hui, BNP-Paribas est un véritable conglomérat. Michel Pébereau aurait intérêt à introduire certaines de ses filiales en Bourse, comme le Cetelem ou Cortal. Il pourrait en tirer un bon prix. Malgré des ventes de voitures record en Europe, l'action Renault n'est pas à la fête. Profitez-vous de cet accès de faiblesse pour vous renforcer sur le titre ? Il y a cinq ans, tout le monde brocardait la stratégie de Renault quand il a sorti la Mégane, soit plusieurs modèles issus de la même plate-forme. Mais cela lui a permis de réduire ses coûts et il en a profité pour rationaliser ses achats. Aujourd'hui, Renault est un constructeur présent dans les pays pauvres, les pays riches et les pays émergents. Le titre se réveillera le jour où le marché comprendra l'importance de l'acquisition des 36% du capital de Nissan. Le constructeur est entré dans Nissan à un moment où le Japon se trouve dans la même situation économique que l'Europe en 1992. Le prix payé par Renault est donc peu élevé. Mais les analystes s'attardent sur l'endettement de Nissan, alors que Renault est en train de faire le tri parmi les activités du groupe japonais et va faire des choix. A 42 euros, l'action Renault n'est pas chère. Début 2001, elle vaudra 120 euros.
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