Le point sur ... les valeurs du CAC 40.

Quels problèmes posent la gestion indicielle sur les valeurs du CAC 40 ? Une valeur comme Michelin pèse aujourd'hui 0,40% du CAC 40. Un gérant n'a plus intérêt à en avoir dans son portefeuille puisque, même si Michelin est la cible d'une OPA et que son cours de Bourse double, cela équivaudra à une progression de 2,8% de l'action France Telecom, qui pèse environ 14% de l'indice. Performance que l'opérateur en télécommunication peut réaliser en une séance. Résultat : les valeurs qui pèsent le moins sont délaissées. En 1988, il y avait une différence de 1 à 6 entre les 5 premières capitalisations du CAC 40. Aujourd'hui, cette différence va de 1 à 16. Il s'agit d'une véritable trappe. L'engouement des investisseurs pour les valeurs de la " Nouvelle économie " n'aggrave-t-elle pas les choses ? Incontestablement. Aujourd'hui, quand un gérant achète France Telecom, il est obligé de vendre d'autres actions, telles que Michelin ou Lafarge. La mécanique est perverse car la question que se posent les gérants est : " quel risque ai-je à ne pas me positionner sur un titre ? " Ils raisonnent à l'envers de ce qu'ils devraient faire. Ceci dit ce mouvement affecte toute l'Europe. En Grande-Bretagne, BT et Vodafone pèse près de 40% de l'indice Footsie. Actuellement, dans le CAC 40, les valeurs de la " convergence " - téléphonie, medias, infrastructures internet -, qui sont au nombre de 9, pèsent 45% de l'indice et les autres, les 31 valeurs " conventionnelles ", 55%. Mais les valeurs de la convergence se paient en moyenne 70 fois leurs bénéfices estimés sur 2000 alors que la capitalisation boursière des autres valeurs vaut en moyenne 18 fois leurs résultats 2000. Sur ces 31 valeurs, 12 se paient moins de 12 fois leurs bénéfices de 2000. Ce qui représente un tiers de moins que le coût de l'argent. Le " PER d'une obligation ", obtenu en prenant le taux d'une obligation d'Etat à 10 ans - environ 5,80% -, s'élève à près de 18. Cela devrait signifier que le marché anticipe une récession pour ces entreprises. Alors que ce n'est pas le cas. C'est simplement le résultat d'un abandon. Quelles décisions pourraient remédier à ce mouvement ? Deux solutions sont généralement avancées. La première consiste à créer un indice européen des valeurs de la convergence. Parallèlement, chaque pays garderait un indice plus " classique ". Il faudrait alors faire accepter aux épargnants de toucher un retour sur investissement plus faible que sur les valeurs technologiques, mais le risque est aussi moins élevé. Certains gérants militent en faveur de plafonner le poids des valeurs les plus importantes d'un indice. Aux Pays-Bas, Royal Dutch pèse seulement 10% de l'indice AMX, alors que son poids théorique devrait être de 26%. C'est une solution envisageable mais, à Paris, il faudrait que le plafond soit très bas car, parmi les neuf valeurs de la convergence, certaines pèsent moins de 5%. Autre problème comment faire accepter que Vivendi soit une valeur de la convergence et que Suez-Lyonnaise n'y soit pas. Toutefois, l'essentiel est de redonner leur chance aux 31 valeurs traditionnelles qui vont connaître une embellie de leur activité. Il s'agit de la traduire en termes boursiers et de ne pas les pénaliser. Ce n'est pas parce que France Telecom monte que Michelin doit baisser.
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