Le point sur... le stratégies d’investissements

Au regard de l'instabilité persistante sur les marchés obligataires de part et d'autre de l'Atlantique et du rally des Bourses occidentales, quel positionnement conseilleriez-vous entre ces deux classes d'actifs dans le cadre d'une gestion équilibrée ?L'allocation type que nous conseillerions dans le cadre d'une gestion équilibrée à un horizon d'un an tient essentiellement à notre opinion encore négative sur les marchés obligataires. Les Bourses occidentales conservent en effet un potentiel de hausse significatif, tandis qu'une comparaison du couple rendement/risque entre les deux classes d'actifs reste en faveur des actions au détriment des obligations. A un investisseur auparavant investi à parts égales entre actions et obligations, nous conseillerions de surpondérer les premières jusqu'à une proportion de 60 % du portefeuille. Les secteurs cycliques et technologiques seront privilégiés. Mais la poursuite du rally que nous anticipons sur ces secteurs, en particulier technologiques, risque d'être hétérogène. Il y aura des gagnants et des perdants. D'où la nécessité d'adopter une approche indicielle et d'éviter autant que possible le « stock picking ». En particulier, des placements à effet de levier, comme des warrants adossés à l'indice américain des valeurs de croissance Nasdaq, peuvent être envisagés. Enfin, sur les 60 % alloués aux actions, un placement à hauteur de 10 % du portefeuille en obligations convertibles peut permettre une bonne diversification du risque action. Quant au solde placé sur les marchés de taux, la proportion des titres d'Etat pourrait être sagement ramenée à 20 %, 15 % étant investis en obligations privées et 5 % conservés en cash. Cette dernières partie pourrait être judicieusement placée dans des fonds de gestion monétaire active. A risque égal, ce type de fonds permet de surperformer les instruments classiques du marché monétaire en réalisant des arbitrages sur différentes classes d'actifs.Compte tenu de la volatilité sur les principaux marchés financiers, quel est aujourd'hui l'intérêt, pour un particulier, d'investir dans des obligations convertibles ?N'étant pas spécialement optimiste sur ce marché, nous conseillerions une position neutre, soit, dans notre exemple, 10 % de notre portefeuille. Une telle stratégie reflète notre engagement vis-à-vis des Bourses, tout en conservant une opinion neutre sur la volatilité implicite. Ce marché a connu une année 1999 mitigée du fait d'une forte abondance de l'offre, parallèlement à une inertie de la demande. Si de nombreux facteurs favorisent encore, en 2000, ce type d'émissions, le nombre croissant d'arbitragistes tend à soutenir le cours des titres. En achetant la volatilité et en se couvrant en parallèle, ils empêchent une dépréciation artificielle due à une carence momentanée de la demande finale. Ainsi, la contre-performance de l'année dernière ne devrait pas se reproduire en 2000.L'agence de notation Standard and Poor's constate une augmentation du taux de défaut des émetteurs d'obligations privés et émergents. L'écart de rendement que propose ce type de titre par rapport aux titres d'Etat compense-t-il l'accroissement de son risque intrinsèque ?Cette évolution est le fait de certaines catégories d'émetteurs bien identifiées, comme certains souverains émergents. L'Equateur en est un exemple. Par ailleurs, la hausse des taux d'intérêt américains en dégradant les conditions financières de certaines entreprises privées, souvent très endettées, créent un goulet d'étranglement, car les pressions sur les prix empêchent de répercuter la hausse des charges financières. Du coup, nous resterons prudents sur les obligations « corporates » américaines, notamment celles notées dans la catégories spéculative (notes en dessous de BBB par les principales agences de notation financières). En revanche, le marché encore en devenir des obligations privées européennes bénéficient d'un positionnement sectoriel intéressant. Près de 60 % des émetteurs de la catégorie spéculative sont dans les télécommunications. Notre sentiment très positif sur ce secteur en terme de performance, comme de qualité de crédit, nous amène ainsi à privilégier ces titres. D'autant que le surplus de rendement qu'ils proposent vis-à-vis des titres d'Etat est encore intéressant.
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