Le point sur ... la stratégie d’investissement

Le rapport sur l'emploi américain en juin semble confirmer le ralentissement de la première économie mondiale. Cela constitue-t-il un risque pour les marchés actions européens ?« Les signes de ralentissement de l'économie américaine ne nous ont pas amené modifier notre politique d'investissement. Deux raisons à cela : tout d'abord, si nous considérons que le taux de croissance va progressivement décroître aux Etats-Unis, nous ne pensons pas, comme pourraient le laisser entrevoir les dernières statistiques, qu'existe un risque de contraction de l'activité. Dans ces conditions, nous attendons un nouveau resserrement monétaire au mois d'août, afin d'accompagner les bons chiffres qui seront publiés au cours du troisième trimestre. « Ensuite, nous attachons une importance relative aux publications macro-économiques. Nous privilégions en effet une stratégie « bottom/up » à une stratégie « top/down ». Dans ce cadre, nous extrapolons plutôt aux économies nationales les résultats de nos observations micro-économiques. »La période estivale est traditionnellement critique pour les marchés actions. Comment la gérer au mieux cette année ?« Les marchés européens sont difficiles aujourd'hui, car les niveaux de valorisation sont élevés et les potentiels d'appréciation a priori peu importants. Après une période très favorable aux valeurs de croissance en début d'année puis une phase de rattrapage des sociétés traditionnelles, nous sommes aujourd'hui dans une conjoncture boursière dénuée de thématique clairement identifiable. « Dans un tel contexte, les investisseurs entrent dans des stratégies de « stock picking » : leurs décisions d'achat ou de vente sont guidées par leurs anticipations de résultats financiers. L'approche sectorielle passe donc au second plan. « En termes d'allocation géographique, nous sommes aujourd'hui dans une phase de réflexion qui pourrait déboucher sur une modification de nos orientations d'investissement. Alors que nous étions très positifs sur le marché français, nous recevons depuis deux mois des signes plus mitigés. La place parisienne semble chère, non seulement face à ses homologues européennes, mais également au regard des marchés obligataires. Nous nous interrogeons donc sur l'opportunité de basculer une partie de nos investissements du marché français vers le marché allemand. Le moment ne nous semble pas encore venu, car la croissance de l'économie allemande reste uniquement tirée par la hausse des exportations, alors que tous les signaux (consommation, investissement, commerce extérieur) sont au vert en France. Toutefois, nous restons très attentifs sur ce marché, notamment sur les valeurs financières qui pourraient bénéficier d'une réforme de la fiscalité. « Nous manquons également de certitudes sur les deux autres grands pays de la zone euro, l'Espagne et l'Italie. Là encore, la donne macro-économique diffère. Alors que la croissance italienne est uniquement tirée par la reprise de l'investissement privé, c'est la consommation qui permet à l'Espagne d'afficher une hausse de son produit intérieur brut proche de 4% par an. Je suis aujourd'hui tentée de parier sur le marché espagnol, qui a été affecté au cours des dernières semaines par les annonces de dérégulation dans le secteur des services collectifs (électricité, télécommunications, ...). Le marché a mal accueilli les initiatives gouvernementales, considérant qu'elles menacent l'équilibre économique de la péninsule. J'y vois plutôt des avantages : cette libéralisation devrait provoquer une chute des prix pour l'utilisateur, limitant ainsi les tensions inflationnistes qui minent aujourd'hui l'économie espagnole. »Quelles sont enfin les principales orientations retenues au sein de votre liste de valeurs européennes ?« Nous avons retenu deux gros paris dans la dernière version de notre liste européenne. Nous avons tout d'abord sur-pondéré le secteur pétrolier en sélectionnant des valeurs telles que le britannique BP Amoco, l'italien ENI et le français Technip. Ces sociétés bénéficient actuellement du niveau élevé des cours du brut, ce qui devrait se communiquer à leurs résultats financiers. Nous apprécions également le secteur des équipementiers informatiques, comme ST Microelectronics, et Télécoms, comme Alcatel ou Ericsson. « A un moindre degré, nous apprécions le secteur agroalimentaire, et notamment la société Nestlé. Nous avons également accru la pondération du secteur de l'assurance en faisant entrer Generali dans notre liste, qui comptait déjà AGF. « Nous sommes par contre sous-pondérés sur les biens de consommation cycliques, comme l'industrie automobile ou le secteur du luxe. »
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