Le point sur... les warrants

La volatilité implicite des valeurs médias et technologiques s'est fortement accrue, depuis le début de l'année, alimentant le rally des call warrants adossés à de ce secteur. Cette tendance sera-t-elle durable ? Si la volatilité implicite a fortement progressé depuis la fin de l'année dernière sur les secteurs des médias et de la technologie, nous ne voyons pas pourquoi elle retomberait. C'est notamment le cas pour des sous-jacents comme Equant, STMicroelectronics ou encore Lagardère, dont la volatilité implicite à un an avoisine désormais respectivement 55 %, 60 % et 50 %. Deux éléments étayent ce pronostic. Tout d'abord, la modération de la hausse du principal taux directeur de la Réserve fédérale, lors de la dernière réunion du FOMC, ne fait que retarder un nouveau tour de vis, de toute façon inéluctable, afin de rassurer les marchés à l'égard d'une recrudescence de l'inflation. Les investisseurs auraient certainement préféré une augmentation de 50 points de base, et non d'un quart de point, comme cela a été le cas. D'où la fébrilité des marchés d'actions, d'autant plus perceptible sur ce secteur, également affecté par la fréquence des fusions et l'engouement pour tout ce qui touche de près ou de loin l'internet. Enfin, le marché français est aujourd'hui dirigé par les investisseurs anglo-saxons, ce qui rend la cote particulièrement tributaire des flux internationaux, entretenant la nervosité du marché. Dans ce contexte, le niveau atteint par les volatilités implicites est justifié.Les call warrants attenants à des valeurs défensives sous-performent largement leurs homologues plus technologiques, tant par l'évolution défavorable de leur sous-jacents que par la moindre hausse de leur volatilité implicite. Quelles sont leurs perspectives d'évolution à moyen terme ? Si la volatilité implicite des warrants adossés à ce type de valeur s'est moins tendue que ses homologues des médias et technologiques, elle n'en a pas moins progressé, pour les mêmes raisons que celles citées précédemment. Car en dépit de la récente sous-performance des sous-jacents depuis le début de l'année, le marché anticipe globalement un rally de ces valeurs. Pour preuve, l'inversion du " smile " (NDLR : fonction reliant la volatilité implicite à l'écart entre le prix d'exercice et le montant du sous-jacent). D'ordinaire, plus un warrant est hors de la monnaie, c'est à dire dont le prix d'exercice excède le cours du sous-jacent, moins la volatilité implicite est importante. Aujourd'hui, c'est le contraire. Cela qui signifie que les investisseurs anticipent que les call warrants aujourd'hui hors de la monnaie seront rapidement à la monnaie, voire dedans. Ils prévoient ainsi une poursuite du rally de l'ensemble de la cote, tous secteurs confondus.Les call warrants liés à Cap Gemini se sont fortement renchéris depuis le début de l'année, en dépit d'une relative stagnation du sous-jacent. Quel est leur potentiel de progression à moyen terme ? Si le sous-jacent oscille autour du même niveau, les investisseurs jouent aujourd'hui plus volontiers sur un rattrapage de la valeur. D'où l'importance du nombre de call warrants vendus, qui dépasse largement celui des put warrants. La hausse de la volatilité, si elle ne s'est pas reflétée dans un décalage du sous-jacent, est par ailleurs justifiée par le positionnement de plus en plus marqué du groupe dans l'internet et par l'accumulation des accords, comme celui annoncé en fin de semaine dernière avec Microsoft dans le commerce électronique.
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