Le point sur ... la gestion collective

Après avoir bénéficié de la baisse du Nasdaq, les Blue Chips américaines sont-elles encore sous-valorisées ?Les niveaux de valorisation des Blue Chips américaines me semblent corrects. Je ne pense pas que les résultats des trois prochains trimestres seront à la hauteur de ceux des trois premiers mois de l'année. Les sociétés de l'ancienne économie doivent en effet poursuivre leur effort d'investissement pour s'adapter aux nouvelles technologies, ce qui engendre des coûts importants. De plus, l'entrée d'entreprises de la nouvelle économie sur les marchés occupés par les sociétés traditionnelles exerce des pressions à la baisse sur les prix. Il est donc peu probable que l'an 2000 soit aussi favorable pour les Blue chips que 1999.Secteur par secteur, pouvez vous nous indiquer les valeurs vers lesquelles va votre préférence ?En tête des valeurs technologiques les plus intéressantes du Dow Jones, je placerais Microsoft. Après la correction subie par le titre au cours du dernier mois, je suis aujourd'hui en position d'achat sur cette action. Hewlett Packard bénéficie également d'un bon management, ce qui permettra d'éviter les mauvaises surprises dans les prochains mois. De plus, la branche médicale du groupe a des perspectives prometteuses. En matière de grande distribution, je suis plus attiré par Home Depot que par Wallmart. Cette deuxième valeur devrait être plus durement touchée si un ralentissement de la consommation des ménages se matérialisait aux Etats-Unis. Les activités de bricolage sont selon moi moins cycliques que la grande distribution courante. Dans le secteur agro-alimentaire, Philip Morris reste l'une des sociétés les mieux gérées des Etats-Unis. Même si elle se trouve face à des problèmes juridiques dont les conséquences potentielles sont difficiles à quantifier, les dividendes ne sont pas en danger pour les trimestres à venir. Je suis actuellement sous-investi sur les financières. Néanmoins, si je devais revenir sur ce secteur, je privilégierais American Express aux grandes banques de réseaux. Ces dernières réalisent en effet une part croissante de leurs bénéfices sur les activités d'investment banking. Or, il s'agit de profits non récurrents, qui pourraient donc être amenés à se contracter. American Express a par contre des sources de profit plus régulières. Dans les médias, Disney est bien remontée, mais elle reste intéressante. Après une année difficile, les perspectives se sont un peu clarifiées et le management est stabilisé. Les rumeurs de cession de Disney pourraient également se matérialiser cette année, ce qui renforce l'intérêt de détenir la valeur. Je me suis enfin repositionné sur les grandes valeurs pétrolières à la fin du mois de décembre.Craignez vous un pincement des marges de ces sociétés sous le double effet de la hausse des salaires et de l'appréciation du dollar ?A l'heure actuelle, on n'observe pas encore de pincement des marges des Blue Chips américaines. Les tensions salariales pourraient même se tasser dans les prochains mois, à mesure que le pouvoir d'attraction des start-up se réduira. La dégradation de la conjoncture boursière rend en effet moins intéressant le système des stock options utilisé par les jeunes pousses pour attirer les meilleurs salariés. Les grandes entreprises américaines, qui avaient été contraintes de revoir à la hausse les salaires de leurs employés pour résister aux vagues de départ vers les start-up, devraient en bénéficier. L'appréciation du dollar est un problème temporaire et limité. Le cours de la devise américaine n'est vraiment élevé que contre l'euro, et il est probable que la réduction du différentiel de croissance entre les deux zones permettra à la monnaie unique de regagner un peu du terrain perdu contre la devise américaine. Le taux de change du dollar ne devrait donc pas exercer d'influence sensibles sur les perspectives de profit des Blue Chips. Quelles sont les performances de votre fonds depuis le début de l'année ?Depuis le début de l'année, nous sommes sur un gain limité de 3 à 4 %, ce qui est plus ou moins comparable aux performances des autres fonds français spécialisés sur les actions américaines. Dans les années difficiles, nous optons pour une gestion prudente, de manière à éviter les pertes.
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