Le point sur ... les small caps

Par latribune.fr  |   |  592  mots
Par quels moyens évaluez-vous les entreprises internet cotées à la Bourse de Paris ? Il existe différentes manières de valoriser les entreprises dont l'activité est liée à l'internet : on peut utiliser le ratios valeur boursière de la société sur son chiffre d'affaires ou effectuer une comparaison boursière avec les concurrents américains. Mais avant tout, l'analyse est qualitative : quelles sont les perspectives de l'entreprise, la valeur ajoutée qu'elle apporte, sa position concurrentielle. Car, même si à court terme, l'investisseur peut profiter de mouvements de trading, à moyen ou long terme, le marché fera le tri. L'euphorie ambiante en Europe est d'ailleurs un peu décalée avec ce qui se passe aux Etats-Unis. Dans un premier temps, de l'autre côté de l'Atlantique, les investisseurs se sont rués sur les entreprises de commerce électronique. Mais dans un deuxième temps, le marché a fait ses choix. Aujourd'hui, l'action Amazon.com se traite 27% environ au-dessous de son plus haut historique, tout comme celle du site de vente aux enchères Ebay, alors que la valeur boursière d'Etoys (vendeur en ligne de jouets) a été divisée par 4 ces derniers mois, à l'instar de Autobytel ou Autoweb, sites de ventes de voitures en ligne. Même les cours des courtiers en ligne ont baissé. Les " e-tailers " - par analogie avec les retailers, distributeurs en anglais - ont connu des moments difficiles en 1999, tout simplement parce que les investisseurs reviennent à des choses plus réalistes : la distribution par internet nécessite des taches biens réelles et non virtuelles comme gérer des clients, avoir une logistique fiable... Aujourd'hui, Amazon.com investit dans des entrepôts et un système de fidélisation du client. Le modèle hybride va s'imposer dans le commerce électronique. Les valeurs de la distribution négocieront donc bien le virage, surtout celle qui connaissent la vente par correspondance. A titre d'exemple, avec le lancement du fournisseur d'accès gratuit à l'Internet Freeserve par le distributeur britannique Dixon's, on est entré dans une logique de distribution. Quelles sont les autres valeurs internet qui peuvent tirer leur épingle du jeu à long terme ? Le thème des infrastructures liées à l'Internet sera aussi porteur. Aux Etats-Unis, les entreprises investissent massivement dans le web ou les réseaux car les gains de productivité sont prodigieux. Or, quand les gens se font la guerre, ils achètent des armes. Ce sont donc les marchands d'armes qui profitent en premier de cette situation. Les " web agencies " - sociétés qui conçoivent des sites internet et conseillent l'entreprise sur sa stratégie en commerce électronique - profiteront de l'essor de l'Internet. Mais à moyen terme, toutes les sociétés de services en informatique et en ingénierie (SSII) prendront leur part du gâteau en se positionnant sur l'architecture des réseaux. Mais la notion de valeurs internet est une notion floue. D'ici quelques années, toutes les entreprises cotées seront des valeurs internet puisque le web est une révolution horizontale. Le Nouveau Marché a fortement progressé l'an passé, quels autres marchés européens des valeurs de croissance sont promis à un bel avenir ? On peut toujours essayer de jouer le retard d'un marché à la marge. Mais, à long terme, le marché est plus efficient qu'on a tendance à le croire et fait ses choix en fonction des fondamentaux de chacune des entreprises. Il vaut donc mieux s'intéresser à la valeur de la société, regarder ses perspectives plutôt que d'essayer de se positionner sur tel ou tel pays.