Le point sur ... la stratégie d'investissement

Le DAX a grimpé de plus de 8% depuis le 1er janvier 2000 contre seulement 3% pour le CAC 40. Comment expliquez vous cette surperformance ? La meilleure performance du marché boursier allemand est à mettre essentiellement sur le compte de la réforme fiscale qui doit être votée prochainement. Nous avons d'ailleurs relevé notre recommandation sur le marché allemand dès l'annonce de cette décision. Ce projet d'abandon de la taxation des plus-values issues des cessions de titres redonne aux entreprises financières la possibilité de se désengager de certaines de leurs participations. Il existe donc un potentiel de revalorisation de leur portefeuille de titres, qui constitue parfois jusqu'à 40% de leur valeur en Bourse. Autre point positif pour le marché allemand, cette réforme a un aspect spéculatif : elle ouvre des possibilités en terme de rapprochements entre entreprises allemandes et étrangères. Toutefois, nous restons neutre vis à vis de l'Allemagne alors que nous étions à sous-pondérer avant l'annonce de la réforme. Car, en dépit du consensus des économistes qui tablent sur un rattrapage de la croissance allemande sur les autres économies européennes, on ne voit pas véritablement d'amélioration de la conjoncture. La consommation ne repart pas et la construction souffre toujours du boom post-réunification. Ainsi, nous surpondérons seulement deux secteurs outre-Rhin : l'électronique et l'assurance. Les télécommunications sont actuellement encore mieux valorisées qu'aux Etats-Unis. Le secteur automobile et celui de la banque sont quant à eux déjà chers, étant donnée la croissance estimée de leurs bénéfices. Les Bourses européennes sont reparties de l'avant après une hésitation en janvier, sauf Londres. Quelle en est la raison ? Le marché britannique a déjà bien performé ces dernières années, surtout en ce qui concerne les valeurs technologiques. Le software a explosé en Grande-Bretagne. Même si l'Internet se développe relativement vite en Angleterre, les secteurs liées à la technologie sont aujourd'hui très cher. Et la chimie, les banques et les télécommunications sont aussi bien évalués. Nous sous-pondérons donc le marché britannique dans son ensemble. Aujourd'hui, l'augmentation de l'engouement pour les valeurs technologiques accroît leur poids dans les indices. D'où une concentration. Certains indices comportent 40% de valeurs technologiques. Cette pondération importante fait peser un risque sur les marchés. Il convient donc de diversifier son portefeuille en investissant dans des valeurs cycliques. Or, le marché britannique n'offre pas cette diversité de valeurs. En Europe, les valeurs technologiques tirent les indices vers le haut. Les valorisations explosent. A l'inverse, des secteurs entiers sont oubliés. Sur quels secteurs vous positionnez-vous ? Je pense que l'engouement pour les valeurs de croissance va continuer car il s'agit d'un mouvement qui correspond à un véritable bouleversement technologique. Pour autant, il existe des facteurs qui jouent en faveur des valeurs cycliques. Premièrement, le mouvement de fusions-acquisitions est appelé à augmenter en 2000, surtout dans les secteurs cycliques. Dans les matériaux de construction par exemple, les rapprochements permettent aux entreprises du secteur de dégager des synergies, de réaliser des économies de coût, et ainsi d'améliorer leur marge. Deuxièmement, elles bénéficient de la bonne conjoncture de l'économie de la zone euro. Nous nous positionnons donc sur les cycliques qui affichent une croissance organique forte, et qui peuvent jouer un rôle dans les restructurations. Ainsi, nous tablons sur une hausse d'environ 27% en moyenne des bénéfices réalisés par les valeurs cycliques " dures " (pétrolières, transformation des métaux...). Les semi-cycliques (aéronautique, construction, matériel électrique) devraient voir leurs résultats grimper de 24% en moyenne en 2000. Ceux des cycliques de consommation (luxe, automobile) augmenteraient de 15% en moyenne. Enfin, les défensives (alimentaire, pharmacie) afficheraient des croissance de bénéfices de l'ordre de 12% cette année. Quant aux valeurs de croissance (télécommunication, software...), leurs bénéfices progresseraient de 25% en 2000.
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