Le point sur ... la stratégie d'investissement

Les banques centrales américaine, européenne et britannique ont toutes trois décidé de marquer une pause à l'issue de la dernière réunion de leurs comités de politique monétaire. Pensez-vous que l'essentiel du cycle de hausse des taux est dorénavant derrière nous, et cela est-il de nature à apporter un soutien aux marchés actions dans les prochains mois ?« Nous pensons effectivement que nous avons aujourd'hui vécu l'essentiel du cycle de resserrement monétaire dans les grands pays industrialisés, avec toutefois quelques distinctions selon les zones. Aux Etats-Unis, une hausse supplémentaire est possible, mais nous pensons qu'Alan Greenspan et ses pairs en resteront ensuite là. La situation du Royaume-Uni est proche de celle des Etats-Unis, avec l'apparition de signes croissants de ralentissement économique. Dans la zone euro, par contre, la croissance continue d'accélérer, ce qui pourrait inciter la BCE à procéder à de nouveaux tours de vis monétaire. « Globalement, la situation monétaire est aujourd'hui beaucoup moins menaçante qu'elle n'était il y a deux ou trois mois. Ceci constitue un facteur important de soutien aux marchés actions, qui étaient auparavant paralysés par les craintes de hausse des taux. Les investisseurs sont toutefois partagés entre l'apaisement lié aux anticipations de maintien des taux d'intérêt, et les craintes nées des premiers signes de ralentissement économique. Un tassement soudain de la consommation des ménages, notamment dans les pays anglo-saxons, pourrait affecter les marchés actions en mettant en cause les perspectives de profit des sociétés industrielles. Nous n'anticipons toutefois pas d'atterrissage en catastrophe pour les économies britannique et américaine, et les effets du ralentissement devraient être diffus. « L'Europe continentale continuera dans le même temps de bénéficier d'une conjoncture très favorable, qui nous incite à anticiper une sortie vers le haut de marchés actions, malgré la poursuite du relèvement de ses taux d'intérêt par la BCE. » La volatilité reste maximale dans le secteur des télécommunications, notamment en raison des craintes soulevées par le financement des licences de troisième génération. Quel est votre avis sur ce secteur d'activité ?« On distingue traditionnellement, dans le secteur des télécommunications, les opérateurs (France Télécom, Deutsche Telekom, Vodaphone-Mannesmann, ...) et les équipementiers (Nokia, Ericsson, Alcatel, ...). Les premiers ont d'ores et déjà connu une forte correction de leurs cours boursiers, sous l'effet des inquiétudes des investisseurs quant aux modalités de financement de l'acquisition des licences UMTS et du développement des réseaux de troisième génération. Les équipementiers ont par contre bien résisté à la correction du secteur des TMT, car ils sont positionnés sur une activité en forte croissance et sans lien direct avec la problématique des licences UMTS. « Il semble toutefois que les équipementiers pourraient subir les conséquences indirectes de la vente aux enchères des licences. Le taux de croissance de la téléphonie mobile pourrait en effet décliner si les opérateurs n'étaient plus en mesure, en raison des coûts de financement des réseaux de troisième génération, de subventionner l'achat par les consommateurs des terminaux mobiles. « Dans ces conditions, nous sommes neutres à positifs sur les opérateurs de télécommunications, qui ont déjà connu l'essentiel de la correction. Nous sommes par contre prudents sur les équipementiers, qui devraient rester marqués par une grande volatilité à court-terme. « Globalement, toutefois, les télécommunications restent un secteur d'avenir, marqué par une progression rapide de la demande. De plus, l'arrêt prochain du cycle de hausse des taux devrait faciliter l'accès de ces sociétés aux marchés financiers, et leur permettre de couvrir les besoins de capitaux liés au passage à la téléphonie mobile de troisième génération. »Quelles sont actuellement, par zones géographiques et par types d'actifs, les grandes orientations de votre stratégie d'investissement ?« En ce qui concerne les Etats-Unis, nous sommes confiants dans l'évolution des marchés obligataires, notamment en raison de la fin prochaine du cycle de hausse des taux et du ralentissement de la croissance économique. Nous sommes par contre neutres sur les actions. « Nous pensons par ailleurs que les marchés actions européens resteront largement corrélés aux marchés américains dans un avenir proche, ce qui explique que nous soyons également neutres sur cette catégorie d'actifs. « Le Japon constitue pour nous un joker en matière d'actions. Les valeurs du Kabuto Cho disposent d'un bon potentiel de hausse après la correction observée au cours des deux derniers mois. « Dans la partie taux, nous surpondérons actuellement les obligations à haut rendement et les obligations de pays émergents, car nous pensons que l'écartement du spread de taux par rapport aux emprunts d'Etat est excessif. « Nous consacrons enfin 5% de notre portefeuille type à une gestion alternative. Ces fonds nous permettent de parier sur l'appréciation de sociétés susceptibles d'être rachetées et d'être présents sur les marchés à terme. »
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