Premiers pas difficiles de Medcost sur le Nouveau marché

La société Medcost, spécialisée dans l'internet médical, n'a pas déclenché l'enthousiasme des investisseurs à l'occasion de sa première journée de cotation sur le Nouveau marché de la Bourse de Paris. Mardi soir, le titre clôturait sur un recul de 0,76 % à 7,84 euros. Le prix d'offre retenu - 7,90 euros - a permis à Medcost de lever 6,3 millions d'euros, pour une valorisation globale de 31,6 millions d'euros. La société avait annoncé vendredi que le placement garanti, qui portait sur 723.213 titres, avait été sursouscrit 3,15 fois. L'offre à prix ouvert, qui concernait 80.358 titres, avait quant à elle été sursouscrite 1,75 fois. Il s'agissait de la deuxième tentative de Medcost pour entrer sur le marché parisien des valeurs de croissance. En mai, la société avait décidé d'annuler sa procédure d'appel au marché, en raison de l'hostilité des investisseurs à l'égard des valeurs technologiques. Medcost a donc profité de l'accalmie actuelle pour se présenter à nouveau devant les investisseurs, à un prix réduit par rapport à son premier projet d'introduction.L'introduction de Medcost marque l'entrée de l'internet médical à la Bourse de Paris. La société, qui réalise actuellement plus de 70 % de son chiffre d'affaires dans la prestation de services internet et intranet, prévoit de faire évoluer son " business model " vers les essais cliniques en ligne et la conception de réseaux de soins. Ces deux activités ont compté respectivement pour 18 % et 10 % du chiffre d'affaires en 1999.Par son premier métier, la prestation de services internet et intranet, Medcost se positionne comme une agence web spécialisée. L'offre de la société s'étend du conseil stratégique, à la réalisation et à l'animation de sites internet et intranet pour des clients tels que les laboratoires médicaux, les sociétés d'assurances ou les hôpitaux. Medcost a par exemple pris en charge la conception du portail d'information médicale généraliste Doctissimo.fr. L'entreprise est, sur ce marché, en concurrence avec les agences web généralistes.Medcost aide également ses clients à mettre en place des essais cliniques en ligne, destinés à prouver la sûreté et l'efficacité de nouveaux médicaments. Elle prend en charge la conception de la plateforme d'essais, mais aussi l'analyse des données recueillies auprès des patients. Medcost a par exemple réalisé le site " Uroconseil ", destiné au recueil de données sur le traitement du cancer de la prostate. Dans ce cadre, les patients recensent, par le biais de questionnaires en ligne, les effets positifs et négatifs de la médication sur leur pathologie.Les réseaux de soins, troisième métier de Medcost, sont destinés à la prise en charge des personnes atteintes de pathologies lourdes (diabète, sida, ...). Le réseau réunit des informations sur le traitement suivi par le patient, ainsi que des modules d'aide à la pratique médicale. Il s'adresse aussi bien au patient désireux de connaître l'évolution de sa pathologie, qu'aux professionnels de la santé (médecins libéraux, établissement hospitalier, organismes à vocation sanitaire ou sociale). A l'heure actuelle, Medcost n'assure le traitement que de 2.000 dossiers médicaux, mais se fixe un objectif de 800.000 dossiers en 2003. La société, créée en 1995, a réalisé en 1999 un chiffre d'affaires de 2,73 millions d'euros, en hausse de 8,2 % par rapport à son exercice 1998. " Le passage à l'an 2000 et la mise en oeuvre des 35 heures ont freiné le développement des applications médicales sur internet, provoquant une stagnation du chiffre d'affaires au 2ème semestre de 1999 ", explique Laurent Alexandre. Pour l'exercice 2000, Medcost table sur un chiffre d'affaires de 4,79 millions d'euros, en progression de 75 % par rapport à 1999. Le président de la société laisse même espérer que le caractère fourni du carnet de commande permettra à Medcost de dépasser cet objectif.Pour séduire les investisseurs, Medcost met en avant la rentabilité récurrente de son activité. La société a affiché un résultat net de 341.000 euros en 1999, ce qui représente une marge nette de 11 %. Medcost table sur un bénéfice net de 481.000 euros en 2000, et de 976.000 euros en 2001. Dans les prochaines années, la marge nette devrait cependant décroître sensiblement, pour atteindre 8,3 % en 2003.Les fonds levés à l'occasion de l'introduction en Bourse devraient servir au développement des réseaux de soins, activité destinée à générer plus de 50 % du chiffre d'affaires de la société en 2003. Medcost prévoit également la mise en place trois portails verticaux - E-Healthtronics, Médiachat et Pharma4net - respectivement dédiés à la médecine électronique, à la gestion des achats médicaux et à l'industrie pharmaceutique. Medcost souhaite enfin s'implanter à Londres et à Bâle en 2001, afin de se rapprocher des grands laboratoires pharmaceutiques qui y ont leur siège.
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