Cyberdeck, qui conçoit et commercialise des bornes publiques d'accès à internet, et l'agence web Business Interactif ont connu une entrée mouvementée sur le marché parisien des valeurs de croissance. Dès le début des échanges, les titres des deux sociétés chutaient, de plus de 20% pour Cyberdeck et de plus de 5% pour Business Interactif. Cette dernière société parvenait toutefois, en fin de séance, à regagner quelque 10% pour clôturer à 9 euros, soit exactement son prix d'introduction. Il ne s'agit toutefois que de l'ultime étape de la course d'obstacle à laquelle se sont livré les deux entreprises depuis qu'elles ont pris la décision de faire appel au marché. La première péripétie a consisté, pour Cyberdeck et Business Interactif, à repousser leur entrée en Bourse en invoquant des " conditions de marché " défavorables. A ce titre, Cyberdeck a été plus réactif que Business Interactif puisque son introduction n'a été repoussée que d'une semaine, alors que l'agence web a attendu plus d'un mois.Seconde étape, les deux candidats ont révisé à la baisse le prix de souscription des actions mises à la disposition du public. Cyberdeck a ainsi opté pour un cours de 9 euros, alors qu'il tablait initialement sur une fourchette comprise entre 11,6 et 13,3 euros. La société, qui comptait lever plus de 60 millions d'euros, devra se satisfaire de 45. Business Interactif a également revu ses anticipations à la baisse, en proposant ses titres à 9 euros, un prix inférieur de plus de 20% à la valorisation médiane estimée auparavant par l'entreprise.Le placement des titres s'est également réalisé dans la douleur. Les offres à prix ferme, qui sont destinées aux investisseurs individuels, ont été tout juste souscrites. Les opérateurs n'ont donc pas été séduits par le " rabais " accordé par Cyberdeck et Business Interactif pour faciliter leur entrée sur le marché. A titre de comparaison, l'offre à prix ouvert des titres Highwave Optical Technologies, une société spécialisée dans la fabrication de composants destinés aux réseaux de fibres optiques, avait été souscrite treize fois. Le placement garanti des titres Business Interactif s'est toutefois passé dans de bonnes conditions puisque l'offre a été sursouscrite plus de deux fois.Dernière embûche de ce parcours du combattant, la chute du cours des actions lors de la première cotation indique le désarroi des investisseurs face à des sociétés présentant des niveaux de valorisation jugés excessifs au regard de leurs perspectives de bénéfices. L'embouteillage constaté actuellement sur le marché des introductions, notamment sur le Nouveau marché, a également joué en défaveur de ces sociétés. " De trop nombreuses sociétés essaient de passer en force avant l'été, ce qui provoque un afflux sans précédent sur le marché des introductions. Par conséquent, les analystes n'ont plus de temps d'étudier en détail la qualité des dossiers et se concentrent logiquement sur les introductions les plus séduisantes " constate Marc Eichinger, vice-président d'Europe Offering. Selon lui, une bonne partie des candidats à l'entrée sur le Nouveau marché n'ont pas un historique suffisant pour se présenter aux investisseurs. " Certaines de ces sociétés n'ont pas vocation à entrer en bourse pour le moment, et doivent donc assurer leur financement auprès des fonds privés d'investissement ".

latribune.fr

20 Oct 2008, 10:15

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