Les valeurs Internet se bousculent à la porte du Nouveau Marché

Vue la performance des quelques valeurs Internet déjà cotées à la Bourse de Paris, on peut aisément comprendre l'empressement de leurs concurrentes à s'introduire au Nouveau Marché. Sur un an, Valtech est le champion toutes catégories confondues avec une hausse de 3.700%, Europstat arrive ensuite (+3.400%), suivi par Fi System qui s'est arrogé 2.700% au cours des 52 dernières semaines. Des performances que doivent envier tous les détenteurs de livret A et qui permettent aux sociétés en question de développer leur notoriété et de financer leur croissance externe à moindre coût. La web agency Fi System ne s'en prive d'ailleurs pas. L'entreprise en est à sa dixième acquisition en moins d'un an, la plupart se déroulant par échange de titres. C'est pourquoi les sociétés se bousculent à la porte du Nouveau marché. Paribas n'en recense pas moins de 50 prêtes à se lancer dans l'aventure boursière en Europe au premier semestre 2000.En tête, les fournisseurs d'accès à l'Internet (FAI). Ces derniers sont attirés par la valorisation des abonnés de leurs concurrents déjà cotés. Chaque client de Terra Networks vaut aujourd'hui près de 40.000 euros à la Bourse de Madrid. Ainsi, Paribas estime que France Explorer, quatrième FAI français et filiale de Jet-Multimédia déjà coté au Second Marché, pourrait bien arriver sur le marché en 2000. Autre candidat sérieux au Nouveau marché, Liberty Surf, joint-venture entre Kingfisher et Groupe Arnault. Les FAI seront suivis de près par les portails. Après le succès de l'introduction d'Artprice.com, base de données sur le marché de l'art, ces derniers vont constituer le deuxième contingent le plus important des futures arrivées sur le marché. Là aussi, la volonté est de se faire connaître du grand public. Le développement de la notoriété de la marque fait partie des objectifs de l'introduction en Bourse. A ce titre, I-Bazar, site de ventes aux enchères, prépare son introduction, ainsi que Multimania, communauté virtuelle, qui arrivera prochainement sur le marché. Francenet s'introduira aussi " avant l'été ". Enfin, les courtiers en ligne se précipitent aussi, alléchés par les valorisations élevées de leurs clients que leur promettent les investisseurs. Un abonné de Bourse direct est actuellement valorisé près de 30.000 euros. La filiale de la Société Générale, Fimatex, fera ses débuts boursiers " avant la fin mars ", tandis que Self Trade ne devrait pas tarder à se présenter sur le marché. Ce déferlement annoncé de valeurs Internet est en général applaudi par les investisseurs. Car la hausse fulgurante des capitalisations boursières est largement due à un effet entonnoir, l'offre étant singulièrement inférieure à la demande. Si aujourd'hui, un gérant veut se positionner sur un " pure player " de l'Internet, le choix est très restreint. Plus les sociétés dont l'activité est liée au web décideront de faire appel à l'épargne publique, plus les investisseurs pourront faire le tri entre les " business models ". C'est exactement ce qui s'est passé aux Etats-Unis. Si certaines valeurs Internet ont grimpé de façon extraordinaire, d'autres se sont repliées assez fortement. C'est notamment le cas d'Autobytel, site de ventes de voitures dont le cours s'est effondré de plus 500% depuis sa première journée de cotation, et de E-Toys, vendeur de jouets en ligne, dont la capitalisation boursière a été divisée par 8 depuis ses plus hauts. De l'autre côté de l'Atlantique, le tri a déjà commencé.
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