La Banque d'Angleterre relève de 0,25 point son taux directeur à 5,75%

Après le non-événement du passage en 2000 sur les marchés financiers, la course à des conditions monétaires plus restrictives à travers le monde est lancée. Première mesure de l'année, largement attendue, la Banque d'Angleterre a relevé de 25 points de base à 5,75 % son taux de base.Au centre des préoccupations des autorités monétaires britanniques, la vigueur de la croissance de l'économie, liée à l'essor de la consommation des ménages, le renforcement de la croissance mondiale et du coup, les perspectives d'une reprise de l'inflation à moyen terme. Car si la hausse des prix à la consommation hors intérêts hypothécaires reste pour l'heure cantonnée à 2,2 %, contre un objectif officiel de 2,5 %, certains signes de retour à une forte croissance ont motivé cette approche résolument préventive des autorités monétaires britanniques.Le marché immobilier montre en effet des signes de déséquilibre, avec un essor de 6 % des mises en chantier entre les mois de septembre et de novembre. Résultat, l'indice des prix de l'immobilier Nationwide au Royaume-Uni a progressé de 13,4 % en décembre en rythme annuel. Et le marché du travail n'est pas moins tendu. Avec un taux de chômage de 4,1 %, les salaires ont augmenté de 4,9 % en octobre sur un an.C'est pourquoi le tour de vis de la banque d'Angleterre n'a pas surplis les investisseurs, pour qui le geste d'aujourd'hui s'inscrit dans un cycle de resserrement des conditions monétaires encore loin d'être achevé. Après deux hausses successives des taux directeurs en septembre et en novembre, les investisseurs s'attendent encore à 75 à 150 points de base d'augmentation supplémentaires de la part de la Banque d'Angleterre d'ici à la fin de l'année.Autre preuve d'un resserrement imminent des conditions monétaires de part le monde, les ventes au détail ont augmenté aux Etats-Unis de 1,2 % en décembre, soit une progression annuelle de 8,9 %, son plus fort taux de croissance depuis quinze ans. Par ailleurs, les prix américains à la production se sont tendus de 0,3 % au cours de la même période, et de 0,1 % en excluant l'alimentation et l'énergie de l'indice.Pour autant, les marchés obligataires sont restés de marbre à ces nouvelles. Plusieurs hausses des taux directeurs de l'ensemble des banques centrales occidentales ont en effet été intégrées depuis plusieurs mois, et particulièrement ces dix derniers jours. " Ces indicateurs sont plus des confirmations que des révélations ", résume un économiste.D'où la stabilisation du rendement du titre d'Etat américain de référence autour de 6,68 %, son plus haut niveau depuis plus de deux ans, pendant que le taux du Bund à 10 ans s'est détendu de 5 points de base à 5,51 %.Résultat, les Bourses reprennent leur mouvement général de hausse, Nasdaq en tête. Enfin, pain béni pour le billet vert, la poursuite du rally de Wall Street a stoppé le rattrapage de l'euro, en repli à 1,026 dollar contre 1,033 mardi soir.
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