La Banque centrale européenne laisse les taux inchangés

La Banque centrale européenne s'offre un répit. Le Conseil des gouverneurs a finalement laissé inchangé à 3 % le taux de refinancement à deux semaines, son principal taux directeur.Pour la BCE, rien ne presse. Si de plus en plus de d'indicateurs plaident pour un rebond des pressions inflationnistes au sein de la zone euro, la hausse des prix reste largement au-dessous de l'objectif de 2 % défendu par la BCE. Les autorités monétaires, qui conservent un laps de temps significatif avant de voir atteint leur objectif, préfèrent manifestement attendre d'autres indicateurs avant d'agir.Tout d'abord, le rythme de croissance élevé de l'indice de masse monétaire M3, surveillé par la BCE, devrait se réduire. De 6,2 % en rythme annuel en novembre, pour une progression de 11 % des crédits au secteur privé, le taux de croissance de M3 devrait pâtir des ponctions des liquidités accordées avant le passage en 2000 par la BCE. Par ailleurs, alors que la hausse des salaires reste limitée, le principal facteur contribuant au récent regain d'inflation est l'appréciation du pétrole. Or selon les observateurs, le cours du brent, après avoir triplé en 1999, devrait dorénavant sinon se réduire, au moins se stabiliser grâce au prolongement de la politique de quotas de l'OPEP. Enfin l'impact négatif de la dépréciation de l'euro sur les prix européens devrait progressivement se réduire dans le sillage du rebond attendu par les économistes de la devise européenne. Pas de panique, donc, sur le front de l'inflation, qui pourrait atteindre un pic en milieu d'année avant de se replier par la suite.Reste que les conditions monétaires en Europe n'ont plus lieu d'être aussi accommodantes, dans le contexte actuel de rebond de la croissance dans l'ensemble de la zone. Par ailleurs, les investisseurs s'émeuvent de plus en plus de la résurgence, justifiée ou non, de pressions inflationnistes. Tablant dans leur ensemble sur un ou des tours de vis de la BCE dans les prochains mois, ils restent mitigé sur un tel calendriers. D'où le regain de correction sur les marchés obligataires, par ailleurs alimenté par l'imminence d'une nouvelle hausses des taux de la Fed.Ce ne serait donc que partie remise, pour la BCE, à laquelle les marchés prêtent coûte que coûte l'intention d'intervenir à court terme. Même si la hausse des rendements obligataires, en resserrant les conditions monétaires, réalise déjà une partie du travail de son travail.
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