En dépit des tensions inflationnistes liées à l'appréciation du prix de l'énergie et à la dégringolade de l'euro, le Conseil des gouverneurs de la BCE a décidé jeudi de maintenir ses taux d'intérêt inchangés. Le taux Refi, c'est à dire le taux minimum de refinancement des établissements de crédit de la zone euro, reste donc fixé à 4,5%.Cette pause de la BCE était largement anticipée par les milieux financiers. Les gardiens de l'euro avaient en effet opté, il y a seulement quinze jours, pour un relèvement de 25 points de base de leurs taux directeurs, portant à 200 points de base la hausse du taux Refi depuis novembre 1999.Au cours de la conférence de presse qui a suivi la décision de la BCE, Wim Duisenberg a répété que la baisse de l'euro sur le marché des changes était un sujet de "sérieuse inquiétude" pour la Banque centrale européenne (BCE), car elle accroît les pression inflationnistes dans la zone. Il a précisé que la BCE continuerait à "surveiller de près" l'évolution de la monnaie unique européenne, dont le taux de change ne correspond pas à ses yeux aux "fondamentaux" de l'économie de la zone euro.Avant même cette conférence de presse, la BCE avait donné un coup de pouce à l'euro en annonçant sa décision de procéder à des ventes de devises étrangères, officiellement pour des raisons techniques. Selon un communiqué de la banque centrale, il s'agit de se défaire des intérêts de placements en devises de la BCE, pour acheter des euros. Les cessions envisagées pourraient aller jusqu'à l'équivalent de 2,5 milliards d'euros en devises. Selon la BCE, toutefois, il ne s'agit pas d'une intervention sur le marché des changes, les montants concernés étant de toutes façons trop modestes. L'opération "va commencer aujourd'hui" et être étalée "sur un certain nombre de jours", a ajouté la BCE dans le communiqué. L'institution de Francfort a ajouté qu'après cette vente initiale, elle avait l'intention de procéder de même avec les rentrées à venir sur ses placements en devises étrangères.Les marchés ont analysé cette initiative comme une action de soutien de la devise européenne, permettant à l'euro de revenir se positionner aux alentours des 0,87 dollar. La monnaie unique a toutefois abandonné une partie de ses gains par la suite : en fin d'après-midi, elle ne cotait plus que 0,862 dollar, à moins d'un pour cent de son plus bas historique atteint lundi dernier (0,8545 USD).

latribune.fr

20 Oct 2008, 10:24

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