Le banque d'Angleterre laisse ses taux inchangés pour la troisième fois consécutive

La Banque d'Angleterre a une nouvelle fois opté pour le statu quo. Le Comité de politique monétaire, qui se réunissait depuis hier, a décidé de laisser son principal taux directeur inchangé à 6 %. La dernière hausse des taux britanniques date du 10 février 2000. Depuis, les trois réunions du Comité se sont soldées par une politique monétaire inchangée.Le comité n'a pas publié de communiqué pour expliquer sa décision. La bourse de Londres a accéléré sa hausse après cette annonce et la livre n'a guère réagi dans l'immédiat. La Banque d'Angleterre s'est engagée, en septembre 1999, dans un mouvement régulier de durcissement de sa politique monétaire. Les taux directeurs britanniques ont été élevés de 100 points de base au cours de cette période, contre 125 points de base dans la zone euro et aux Etats-Unis.Le ralentissement de la croissance économique au 1er trimestre 2000 - le PIB n'a progressé que de 0.4 % contre 0.8 % attendus - a certainement incité la Banque d'Angleterre à prolonger la pause observée depuis le 10 février dernier.La Banque d'Angleterre devra cependant rester attentive aux risques de résurgence de l'inflation. Les signes de tension sur les prix se multiplient en effet en Grande-Bretagne. Les salaires, tout d'abord, sont sur un trend de près de 6 % de hausse en glissement annuel, un record depuis 1992. L'étroitesse du marché du travail - le taux de chômage s'établit à 4 % de la population active - pourrait engendrer de nouvelles dérives salariales dans les prochains mois. Le marché immobilier reste également très tendu : selon l'institut Nationwide, les prix des logements se sont établis en hausse de 16.2 % en mars 2000 par rapport au même mois de l'année précédente.Mais la banque centrale britannique est surtout confrontée au problème de l'appréciation de la livre, en particulier contre l'euro. Entre le début du mois de janvier 1999 et le 4 mai 2000, le Sterling a gagné près de 19 % contre le monnaie unique. Or, la zone euro est de loin le premier partenaire commercial de la Grande-Bretagne. Le déficit de la balance britannique des biens et services devrait donc continuer de s'accroître avec les pays de l'Euroland dans les prochains mois.
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