Nouvelle pause de la BCE, en dépit de la chute de l'euro

Conformément aux attentes des milieux financiers, la réunion du Conseil des gouverneurs de la BCE s'est soldée par un statu quo. Le taux de refinancement des établissements bancaires reste donc fixé à un plancher de 4,25% dans la zone euro. Il s'agit ainsi de la troisième pause consécutive des gardiens de l'euro, après qu'ils aient relevé de 50 points de base leurs taux directeurs le 8 juin dernier.Parallèlement à la réunion du Conseil des gouverneurs, l'euro a poursuivi sa dégringolade contre le dollar et le yen. Après avoir franchi ce matin à la baisse le seuil des 0,91 dollar, l'euro continuait en début d'après-midi à flirter avec les 0,90 dollar. Aucune information économique ne semblait pourtant en mesure d'expliquer ce nouvel accès de faiblesse de la monnaie unique. "Les investisseurs manquent simplement de confiance à l'égard de l'euro, notamment avant le rapport sur l'emploi aux Etats-Unis vendredi", observait Jane Foley, responsable des changes chez Barclays Capital. Ce rapport devrait souligner selon elle, une hausse du salaire moyen américain, "renforçant d'autant les spéculations sur une hausse des taux américains le 22 août prochain," a-t-elle ajouté. Dans ces conditions certains analystes estimaient qu'il était possible que l'euro se déprécie davantage à court terme et teste de nouveau son plus bas niveau historique atteint le 4 mai à 0,8846 dollar pour la première fois depuis son lancement en janvier 1999. Pour les analystes, une hausse des taux européens n'aurait d'ailleurs pas eu d'impact sensible sur les marchés des changes. "C'est aujourd'hui la croissance économique qui dirige les fluctuations des grandes devises internationales", constate ainsi un économiste. Or, la réduction tant annoncée de l'écart de croissance entre les Etats-Unis et la zone euro continue de se faire attendre. Le PIB américain est en effet ressorti en hausse de 5,2% en rythme annualisé au 2ème trimestre, surpassant une nouvelle fois les prévisions des analystes. Les marchés n'anticipent pas pour autant un arrêt définit du cycle de hausse des taux dans la zone euro. La progression de l'indice des prix à la consommation - qui a atteint 2,4% en glissement annuel dans l'Union économique et monétaire au mois de juin - et les conditions de crédit jugées toujours accomodantes devraient inciter la BCE à opter pour de nouveaux tours de vis dans les prochains mois.
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