Les équipementiers télécoms victimes des interrogations sur le coût de l'UMTS

Le problème de l'attribution des licences de téléphonie mobile de troisième génération continue de secouer le secteur européen des télécommunications. Après les opérateurs, ce sont maintenant les grands équipementiers qui insistent sur caractère excessif du prix de vente de ces licences."Les prix des licences sont trop élevés (...) et risquent de ralentir la croissance du secteur", a déclaré Kurt Hellstroem au quotidien spécialisé suédois Dagens Industri, en se référant aux 36 milliards d'euros payés récemment aux enchères en Grande-Bretagne pour les licences UMTS. Le marché a immédiatement et violemment réagi aux propos de Kurt Hellstroem. A la Bourse de Paris, l'action Ericsson à perdu 8,13% à 20 euros, Nokia 7,83% à 50,05 euros, Philips 7,57% à 48,94 euros, Sagem 7,4% à 1176 euros et Alcatel 6,71% à 64,60 euros. Les fabricants de semi-conducteurs, dont les télécommunications sont l'un des premiers débouchés, n'ont pas été épargnés : STMicroelectronics a chuté de 6,16% à 65,45 euros. Et les opérateurs de mobiles ont également souffert : France Télécom a abandonné 5,41% à 150,30 euros, Vivendi 3,12% à 90,05 euros et Bouygues 6,04% à 700 euros. La sanction est européenne : à Londres, Vodafone AirTouch a reculé de 7,69% à 264 pence, tandis qu'à Milan TIM perdait 6,13% à 10,50 euros. Deutsche Telekom, en baisse de 8,98% à 59,80 euros, souffrait également des inquiétudes liées aux rumeurs de rachat de l'américain Sprint.Les téléphones mobiles de troisième génération, qui permettront de se connecter à internet avec un débit de plus de 300 kilobits par seconde (contre moins de 10 kilobits avec les téléphones WAP), devraient apparaître sur le marché européen en 2002, et connaître un véritable essor en 2003. Pour financer l'acquisition des licences UMTS et le développement d'un réseau de téléphonie mobile de troisième génération, les opérateurs pourraient être amenés à limiter les réductions accordées aux consommateurs sur le prix des terminaux mobiles, provoquant un ralentissement du taux de croissance du marché. " Le coût élevé atteint par les enchères contraindra non seulement les opérateurs à relever leurs prix, ce qui aura pour conséquence de ralentir la croissance du secteur en Europe par rapport aux Etats-Unis et à l'Asie, mais il pourrait également obliger les fabricants (de matériels de téléphonie mobile) à soutenir les opérateurs en finançant partiellement leurs investissements UMTS ", estimait un courtier cité par l'agence financière AFX.Les déclarations du président d'Ericsson ont trouvé une forte résonnance sur le marché en raison des mises en garde réalisées par plusieurs analystes au cours des derniers jours. La semaine dernière, Schroder Salomon Smith Barney a dégradé sa recommandation pour le secteur des télécommunications, conseillant aux investisseurs de le sous-pondérer au troisième trimestre. Lundi, Lehman Brothers a dégradé Motorola, passant de "achat" à "surperformance".Le marché mondial des équipements de téléphonie mobile devrait atteindre 190 milliards de dollars en 2003, contre 90 milliards de dollars en 1999, estiment des analystes d'Indosuez Crédit Agricole Cheuvreux dans une étude récente. Ce secteur d'activité est divisé, de façon égale, entre les fabricants de terminaux mobiles, dominés par le finlandais Nokia, et les sociétés spécialisées dans le développement des infrastructures, secteur dans lequel Ericsson est l'incontestable leader. Les deux équipementiers d'Europe du Nord représentent aujourd'hui une part de marché de près de 50% dans le monde.
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