Sagem : le titre rattrape sa décote sur ses concurrents

Une des révélations de l'année 1999 à la Bourse de Paris. Alors que fondamentalement, rien n'a changé dans l'activité de Sagem, le marché a tout simplement pris conscience l'an passé que le groupe " détient, entres autres éléments, de fortes positions dans les décodeurs pour la télévision numérique et dans la fabrication de téléphones mobiles ", estime Roland Gagnon, stratégiste de CDC Bourse. Deux secteurs plébiscités par les investisseurs en raison des perspectives de croissance. Résultat, une valorisation boursière qui explose : " Fin février 1999, Sagem se traitait avec un PE relatif 1999 et 2000 de 0,6 et, aujourd'hui, (...) avec un PE relatif 2000 de 2.2 ", constate le spécialiste, soit une hausse de plus de 350% depuis le mois de septembre 1999. La capitalisation boursière du groupe dépasse désormais les 13,5 milliards d'euros (88,5 milliards de francs) - plus que Michelin, Valeo ou Legrand -, ce qui en fait un concurrent sérieux à l'entrée dans le CAC 40. Et la révélation est devenue confirmation lors de la présentation des résultats annuels 1999 de la société, fin février. L'annonce d'une hausse de 20% du bénéfice net 1999 par rapport à l'exercice précédent, à 147 millions d'euros (962 millions de francs), a été saluée par les investisseurs par un bond de l'action de 20% au cours des séances qui l'ont suivie. Le résultat d'exploitation a atteint 29,6%, à 236 millions d'euros (1,548 milliard de francs), et hors acquisition de la SFIM, qui a pesé sur les comptes, " le résultat d'exploitation et le résultat net auraient progressé tous deux de 33% ", précise le communiqué de presse. " La stratégie de niches technologiques que la Sagem a adoptée depuis plusieurs années a finalement été récompensée par les marchés financiers depuis le mois de novembre ", estime un analyste. Le groupe est aujourd'hui présent sur trois marchés - la communication, l'automobile et la défense - ayant un point commun, l'électronique de pointe. Ce qui permet à Sagem de dégager des synergies en recherche et développement. Mais c'est surtout l'activité communication qui tire la croissance : le chiffre d'affaires de cette branche a augmenté de 15,6% en 1999, à 1,9 milliard d'euros (12,574 milliards de francs) en 1999, soit 56% du chiffre d'affaires total. Cette part devrait monter en puissance et atteindre 66% en 2000. Sagem compte commercialiser plus de 1,2 millions de décodeurs numériques cette année, contre environ 600.000 en 1999. Les ventes de téléphones mobiles croissent aussi à une vitesse élevée : le groupe a vendu 4 millions de téléphones mobiles en 1998, 7 millions en 1999 et prévoit d'en vendre 14 millions de terminaux en 2000, soit une part de marché de 7% au niveau mondial. Ces bons chiffres et les perspectives de progression des bénéfices poussent le marché " à réduire la décote " dont fait preuve Sagem par rapport à ses concurrents, comme Nokia et Ericsson, selon Bernard Malhamé, qui suit la valeur à la Société Générale. Certes, cette décote subsistera encore car le Français, contrairement aux scandinaves, ne bénéficie pas d'une notoriété mondiale et reste un acteur de second rang, mais l'analyste estime qu'elle devrait se situer aux alentours de 20% - et non pas 35% - par rapport aux ratios de Nokia qui se paie 38 fois son bénéfice opérationnel anticipé pour 2000. De quoi justifier un objectif de cours de 1.460 euros.
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