La téléphonie mobile tire la croissance de France Télécom

Mission accomplie pour le poids lourd du CAC 40. France Télécom a annoncé jeudi avoir réalisé une progression de 10,5% de son chiffre d'affaires consolidé en 1999 comparé à 1998 à 27,233 milliards d'euros (178,638 milliards de francs). A périmètre et taux de change constants, la croissance du chiffre d'affaires ressort à 7,2% en 1999. A la Bourse de Paris, l'action reculait tout de même de 0,97% à 163 euros jeudi matin, après s'être appréciée de 2,80% la veille.La croissance globale de l'activité de France Télécom correspond en premier lieu "à la très forte progression de la téléphonie qui réalise une croissance de 42,8% au 31 décembre 1999", a relevé l'opérateur. Son service de téléphonie mobile, Itinéris, compte ainsi au 31 décembre 1999 plus de 10 millions d'abonnés, soit une augmentation annuelle de 4,5 millions d'abonnés. L'entreprise semi-publique a réussi à consolider sa position en France, face à Bouygues Télécom et à SFR dans la téléphonie mobile, et face à Cegetel dans la téléphonie fixe. Tous les opérateurs historiques ne peuvent en dire autant en Europe, même si le marché s'est ouvert à la concurrence sur le tard en France. La part de marché de BT approche les 40% en Grande-Bretagne tandis que celle de Deutsche Telekom est en baisse constante. "En tenant compte des abonnés mobiles des filiales étrangères contrôlées majoritairement, France Télécom dispose d'une base totale d'abonnés de plus de 14 millions", souligne le groupe. De même, France Télécom en 1999 a bénéficié de la croissance de ses activités internationales, qui ont représenté 12,8% du chiffre d'affaires total du groupe contre une part de 9,3% en 1998. Et cette part est appelée à progresser de nouveau. Après la perte d'E-Plus, troisième opérateur de téléphonie mobile outre-Rhin, emporté par KPN, le groupe français a rebondi en acquérant les parts de Deutsche Telekom et de Sprint dans Global One. Cette entreprise est spécialisée dans les services aux entreprises dans les télécommunications. Son acquisition apporte une présence à l'internationale à l'opérateur français, souvent accusé de ne pas être assez offensive dans son expansion. En outre, le prix payé par France Télécom, 3,8 milliards d'euros, est jugé plutôt bon par les analyste. Celui-ci valorise Global One à 5,3 milliards d'euros, soit cinq fois son chiffre d'affaires. Le groupe français a aussi déposé sa candidature pour l'obtention d'une licence de troisième génération de mobiles en Grande-Bretagne avec NTL. Enfin, suite au succès de l'offre de Vodafone AirTouch sur Mannesmann, la nouvelle compagnie va devoir se séparer d'Orange, troisième opérateur de téléphonie mobile en Grande-Bretagne. France Télécom est sur les rangs. Mais il pourrait trouver une vieille connaissance en face de lui, le Néerlandais KPN.Le groupe français est aussi un des leaders du web sur ses terres. Wanadoo, le service fournisseur d'accès à la Toile de France Télécom, dispose d'une base de plus d'un million d'abonnés en France. Une filiale qui vaut cher quand on sait qu'un abonné de Terra Networks, filiale de l'Espagnole Telefonica, est valorisé environ 25.000 euros. Et le mouvement risque fort de s'amplifier puisque T-Online, fournisseur d'accès de Deutsche Telekom, doit être introduit en Bourse au cours du premier semestre 2000. La société est déjà valorisée par les analystes entre 30 et 40 milliards d'euros. Fin 1999, France Télécom avait ainsi accès à un total de 56 millions d'abonnés, en prenant en compte les sociétés contrôlées à 50% et plus, dont 14,1 millions d'abonnés mobiles répartis dans 14 pays, 37,7 millions d'abonnés fixes répartis dans 9 pays, 2,4 millions d'abonnés aux réseaux câblés dans 2 pays et 1,7 million pour l'accès à l'internet répartis dans 9 pays. Reste qu'aujourd'hui, l'opérateur français se paie environ 50 fois ses bénéfices estimés pour l'année en cours, alors que ses résultats ne devraient croître " que " de 12% à périmètre constant et que sa marge nette devrait atteindre 9,1% en 2000, selon les prévisions d'Aurel-Leven. Preuve que les investisseurs regardent surtout les perspectives de France Télécom pour évaluer la société.
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