Intercall veut faire appel au marché pour financer sa croissance

Intercall veut passer à la vitesse supérieure un an après son introduction en Bourse. Boom de la téléphonie mobile oblige, le concepteur français de cartes téléphoniques prépayées envisage d'effectuer un appel au marché avant la fin de l'année pour financer son développement, selon son PDG Claude Benchetrit. La société, cotée au Nouveau Marché, compte investir dans les deux ans qui viennent entre 400 et 450 millions de francs en recherche et développement dans les services Internet, et surtout dans l'extension de son offre mobile et dans son réseau de distribution. A l'horizon 2002, Intercall vise 500.000 abonnés mobiles, 170.000 abonnés internet et 380.000 abonnés résidentiels, contre actuellement 100.000 clients actuels qui utilisent régulièrement des cartes prépayées à partir de cabines téléphoniques, et 350.000 clients fidèles à partir du téléphone fixe. La téléphonie mobile devrait exploser sous l'effet de l'accord signé en février dernier avec le troisième opérateur mobile français Bouygues Telecom, pour commercialiser ses propres packs mobiles utilisables sur le réseau de Bouygues Telecom. Le PDG du groupe a même indiqué qu'il prévoyait à l'horizon 2002 de multiplier par 4,5 son chiffre d'affaires consolidé réalisé en 1999. Des perspectives saluées par les investisseurs dans un premier temps : L'action s'est appréciée de 7% lundi à 136 euros. Mais le marché s'est retourné rapidement. Prises de bénéfices après une hausse fulgurante en 2000 (+230%), peur d'une dilution du bénéfice par action suite à l'augmentation de capital qui pourrait résulter de cette prochaine levée de fonds ? Toujours est-il que l'action baisse de 9,9% ce mardi, à 122,5 euros. Autre explication qui peut être avancée, les résultats ont finalement été décevants. La perte nette enregistrée par le groupe est deux fois supérieure à celle annoncée lors de l'introduction en Bourse. Si le chiffre d'affaires de l'entreprise a fortement progressé en 1999 (+67%) à 370,2 millions de francs (56,44 millions d'euros), la perte nette atteint 24 millions de francs (3,66 millions d'euros) en 1999 contre un bénéfice de 1,5 millions de francs (230.000 euros) en 1998. Le groupe a souffert d'une concurrence acharnée dans le domaine des cartes prépayées, notamment de l'opérateur américain GTS-Omnicom et de la filiale de PPR, Kertel, " les concurrents les plus agressifs d'Intercall ", selon un analyste. Cette guerre entraîne une baisse des prix et rogne donc sur les marges des acteurs. Ce qui pourrait se ressentir sur le cours de Bourse d'Intercall. D'autant plus que la société se paie aujourd'hui 6 fois son chiffre d'affaires 1999, et 1,3 fois ses ventes estimées pour 2002. Dans une étude du Crédit Lyonnais Securities, les analystes de la banque estimaient que le groupe restait un distributeur spécialisé, et devrait dégager une marge opérationnelle de 4,5% environ d'ici 2001.
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