Le tri tant annoncé par les gérants serait-il sur le point de se faire sur le Nasdaq ? Car malgré le plongeon de l'indice du marché des valeurs de croissance américaines, on peut déjà constater que les investisseurs font preuve d'une certaine sélectivité, selon les professionnels. Le Nasdaq est en retrait de près de 27% par rapport à ses plus hauts mais des valeurs ont chuté parfois jusqu'à 60%. C'est le cas notamment de Commerce One, un éditeur de logiciels spécialisé dans le " B to B " ou commerce inter-entreprises. La capitalisation boursière avait fortement grimpé ces derniers temps, le marché s'étant focalisé sur ce thème. " Les attentes étaient peut-être un peu trop élevées ", explique Muriel Faure de la société de gestion IT Asset Management. Résultat, tout le secteur qui avait surperformé le marché depuis le début de l'année en pâtit. La société Ariba, autre acteur du " B to B " a ainsi plongé de 50% en quelques séances. Reste que " l'ampleur de la baisse est à mettre au regard de la hausse ", précise Murielle Faure. Mais, force est de constater que la baisse ne concerne pas tout le monde de la même manière : l'assembleur de PC, Dell, a chuté de " seulement " 15% depuis les soubresauts de l'indice. MCI WorldCom n'a pratiquement pas été chahuté et Intel, fleuron de la " nouvelle économie ", a baissé de 13%. Quant à Cisco, la plus grosse capitalisation au monde, l'action s'est replié de 18% environ depuis ses plus hauts atteints à la mi-mars. On assiste donc à un décalage entre les sociétés déjà établies, qui occupent une position concurrentielle forte et disposent déjà d'un historique et d'une taille importante. Certes, leur cours ne monte pas, preuve que les gérants ne les achètent pas, mais, au moins, il surperforme le marché dans son ensemble, preuve que les gérants les vendent moins. Les investisseurs semblent vendre les titres qui ont le plus grimpé ses derniers mois et garder ceux dont ils sont le plus sûrs. Ce qui fait dire à nombre de professionnels que cette correction est plutôt " saine ", vu que les investisseurs commencent à faire preuve d'une plus grande sélectivité.

latribune.fr

20 Oct 2008, 10:02

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